2:18
  • Copié

La mise à l'arrêt de l'économie, à cause de l'épidémie de coronavirus, aura des conséquences lourdes, et pas seulement pour les entreprises, prévient lundi dans son édito Nicolas Barré. La pire dépression économique depuis 80 ans pourrait conduire à un désastre social et humain.

C’est le débat qui monte très rapidement dans les milieux économiques : faut-il alléger les contraintes du confinement pour éviter d’anesthésier complètement l’économie ? 

Et évidemment la réponse n’est pas simple. Ce lundi soir, le chef de l’Etat devrait d’ailleurs expliquer pourquoi il faut maintenir un confinement strict encore plusieurs semaines. Problème : plus l’économie sera à l’arrêt longtemps, plus les conséquences seront lourdes (conséquences sociales, humaines et même sanitaires).

Nous nous apprêtons à connaître la pire dépression économique depuis 80 ans. Or on le sait, une dépression économique engendre aussi des drames humains : chômage bien sûr, mais aussi dépressions, suicides, moins bon accès aux soins, moins bonne prévention. Et au bout du compte des décès prématurés que l’on aurait pu éviter. 

Et ce sont ces conséquences que les gouvernements commencent à prendre en compte dans leurs décisions sur le confinement. 

Oui, ce débat monte partout. Une étude publiée dans The Lancet par des chercheurs américains et britanniques a montré que la crise économique de 2008 a causé 260.000 morts dans les pays de l’OCDE. Plus du double du bilan à date du Covid-19.

Pourquoi? Parce que l’envolée du chômage a eu pour conséquence un moins bon suivi médical, moins de prévention et du coup certaines pathologies comme les cancers ont été détectées plus tardivement.

Le confinement actuel, d’ailleurs, inquiète les médecins car beaucoup de patients repoussent leurs consultations. La crise économique mondiale qui arrive aura des conséquences sanitaires lourdes. Elle fera des victimes. C’est aussi un paramètre que les gouvernements doivent intégrer dans leurs décisions sur le confinement.