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La Banque Centrale Européenne vient à la rescousse des pays de la zone euro, dont la croissance devrait s'effondrer en 2020 (entre -5% et -12%). Sa présidente, Christine Lagarde, a annoncé jeudi une série de mesure pour éteindre l'incendie créé par les conséquences de l'épidémie de coronavirus.

La présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, a une nouvelle fois revêtu hier sa tenue de pompier de l’économie européenne qui menace de s’effondrer. 

On attend en effet un effondrement de la croissance compris entre -5% et -12% dans la zone euro, ce qui est sans précédent depuis la seconde guerre mondiale. Or face à une telle catastrophe, synonyme de casse sociale, de chômage, de faillites, qui peut agir ? En principe, ce sont avant tout les Etats. Ils l’ont très bien fait avec des mesures d’urgence. Dont acte. Mais ce que l’on attend d’eux maintenant, ce sont des mesures de relance pour remettre l’économie européenne sur pied.

C’était l’objet du dernier conseil européen. Manque de chance, les gouvernements ne sont d’accord sur rien, les pays du Nord et ceux du Sud s’affrontent. Ce qui veut dire que les gouvernements démocratiquement élus de la zone euro n’ont pas de stratégie commune pour affronter la crise qui vient. 

Et ils comptent donc sur la Banque centrale européenne.

Autrement dit, sur une institution certes très puissante mais technique, non élue. Et qui passe son temps à jouer les pompiers en attendant que les politiques prennent des décisions. Alors heureusement c’est un pompier très puissant. La BCE, présidée par Christine Lagarde, a annoncé jeudi qu’elle allait augmenter son soutien aux banques, qu’elle allait soutenir les Etats qui s’endettent, qu’elle interviendrait par tous les moyens pour qu’ils continuent de bénéficier de taux d’intérêt très bas. Elle est dans son rôle de pompier et elle est efficace. Tant mieux.

Mais ce n’est pas le pompier qui reconstruit l’édifice : c’est le rôle des gouvernements. Ce qui manque aujourd’hui en Europe, c’est un plan de reconstruction de nos économies pour éviter une crise sociale dévastatrice. Et ça, la BCE ne peut pas le faire à la place des gouvernements élus.