2:32
  • Copié

Des signaux optimistes apparaissent du côté de deux des plus grandes économies, la Chine et l’Allemagne. Nicolas Barré fait le point sur une question d'actualité économique.

L'économie subit de plein fouet la deuxième vague du Covid, le confinement paralyse de nombreux secteurs. Et pourtant, tout n'est pas noir, on commence à percevoir quelques signes positifs.

Oui, cette semaine, et ça fait longtemps que ce n'était pas arrivé, nous avons eu quatre signaux positifs. Le premier, évidemment, c'est la promesse d'un vaccin efficace, voire même de plusieurs car nous aurons d'ici une semaine les premiers résultats de la phase 3 du vaccin de Moderna, le concurrent de Pfizer. Sur le plan économique, c'est absolument majeur : ça donne un horizon. Enfin ! Beaucoup d'entreprises vont pouvoir commencer à réactiver les plans d'investissement qui étaient complètement gelés. On peut enfin élaborer des scénarios de reprise basés sur une sortie de l'épidémie à la fin du premier semestre prochain grâce aux vaccins qui seront bientôt disponibles. Deuxième élément positif de la semaine, c'est l'accord sur le plan de relance européen. Un plan, je le rappelle, gigantesque de 750 milliards d'euros : ce plan, c'est le carburant qui doit accompagner et alimenter la reprise des économies européennes à partir de l'année prochaine.

Troisième signal positif ?

Il nous vient de la première économie européenne, l'Allemagne. La reprise a été meilleure que prévu cet été. L'économie allemande s'est remise beaucoup plus vite du premier choc du Covid que du choc de la crise financière de 2008, comme l'ont révélé hier le Conseil des Sages de l'économie allemande. C'est encourageant. Du coup, malgré la deuxième vague actuelle, le recul de l'économie outre-Rhin sera limité à 5,1% cette année alors que l'on s'attendait encore à une chute de 6,5% il y a quelques mois. La récession sera donc moins profonde que ce que l'on craignait. Tant mieux !

Enfin le quatrième signal positif nous vient de la deuxième économie mondiale, la Chine, qui confirme sa reprise solide. Et ça c'est important pour nous aussi.

Ça crée un effet locomotive.

Oui, même s'il s'agit d'une reprise largement tirée par le marché intérieur. Mais naturellement, le monde en profite. Songez que le PIB réel de la Chine a bondi de 11% au troisième trimestre, après un rebond de 55% au deuxième, juste à la sortie du confinement. La Chine a fait le choix d'un contrôle hyper-strict, draconien, du moindre foyer épidémique : rappelez-vous comment 9 millions de personnes ont été testées à Qingdao cet automne en seulement 5 jours parce qu'on avait trouvé un petit foyer de 20 personnes contaminées. Mais cette stratégie coup de poing apparemment fonctionne et surtout permet de limiter les dégâts économiques. Et d'éviter d'avoir à lutter contre plusieurs vagues successives. La crise du Covid n'est pas terminée. Mais on commence à voir la lumière au bout du tunnel...