1:57
  • Copié

Chaque matin, Daniel Fortin fait le point sur une question d'actualité économique.

Daniel Fortin remplace Nicolas Barré ce lundi 25 février 2019.

C’est un cadeau inespéré pour le gouvernement, une cagnotte tombée du ciel, au total 10 milliards d’euros qui vont lui redonner de l’oxygène budgétaire. D’où vient ce miracle ?

Tout simplement des taux d’intérêt. Malgré toutes les craintes des économistes, ils ne remontent pas et restent même très bas. Du coup, la charge de la dette (c’est-à-dire les remboursements des emprunts  que l’État a contractés) nous coûtent de moins en moins chers. Ils représentent 42 milliards d’euros par an cette année mais selon une étude de la banque de France, ils devraient tomber à 32 milliards d’ici à 2021, soit une baisse de 10 milliards par rapport à ce qu’avait anticipé le gouvernement. Or 10 milliards, c’est très exactement la somme qu’Emmanuel Macron a mis sur la table pour tenter de calmer les Gilets jaunes, faisant au passage déraper notre déficit. En quelques semaines, l’ardoise s’est quasiment effacée, comme par magie.

Que va faire le gouvernement de cette économie tombée du ciel ?

C’est toute la question. Il devrait  profiter de ce contexte favorable de taux bas pour réduire son train de vie, pour réduire son déficit ou pour investir. Mais on est en France et à chaque fois qu’un semblant de cagnotte se présente, ce sont toujours les deux même réflexes qui se produisent. Soit on s’en sert pour financer des dépenses de fonctionnement, soit on cède aux revendications de telle ou telle catégorie de la population qui estime que l’État a les poches profondes. On risque une fois de plus de ne pas échapper à cette tentation de satisfaire tel ou tel électorat, surtout en période de forte tension sociale comme aujourd’hui.

Est-on sûr que les taux d’intérêt ne vont pas remonter un jour ?

Non bien sûr, mais à court terme les choses se présentent bien, compte tenu de la dégradation en cours de la conjoncture dans la zone euro. La Banque Centrale Européenne, qui décide du niveau des taux, a décidé de ne pas les remonter pour l’instant. Elle veut à tout prix éviter d’étrangler encore davantage l’économie et ça risque de durer encore un bon moment.