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Malgré la pandémie de Covid-19, les marchés boursier battent records sur records et notamment aux États-Unis qui sont pourtant particulièrement touchés. Nicolas Barré fait le point sur une question d'actualité économique.

Les marchés boursiers battent des records, en particulier aux États-Unis qui sont pourtant frappés de plein fouet par l’épidémie de Covid. Rien ne semble contrarier l’optimisme des marchés financiers.

En effet, Wall Street bat record sur record, la hausse atteint 14% depuis le début de l’année or en début de l’année, avant le début de la pandémie, il faut se souvenir que les marchés boursiers étaient déjà très hauts. On se demandait même déjà à l’époque si les niveaux étaient bien raisonnables. La crise du Covid est passée par là, avec son cortège de pertes d’emplois par millions et de faillites, avec aussi l’envolée de l’endettement des entreprises. Et pourtant, les marchés boursiers planent encore plus haut.

C’est comme s’il n’y avait pas de crise, ça défie la raison.

Les profits des entreprises sont en chute libre -quand elles ne sont pas lourdement dans le rouge- et les cours de Bourse sont au plus haut. Les économistes de Deutsche Bank ont même calculé que la valorisation des actions américaines, c’est-à-dire le rapport entre le cours de Bourse et le niveau de profit, était inédit depuis 1929, ce qui devrait donner froid dans le dos pour la suite. Faut-il donc s’en inquiéter ? Vendre immédiatement toutes ses actions ? Fuir la Bourse avant qu’il ne soit trop tard ? Les investisseurs ne le pensent pas. Ils continuent d’acheter. Ils restent confiants dans la Bourse.

Comment s’explique ce mystère ?

Par une raison toute simple : les autres placements, indexés sur des taux d’intérêt très bas, rapportent encore moins que les actions. Or il n’y a aucune raison que cela change : les Etats sont tellement endettés, encore plus qu’avant le Covid, que les banques centrales vont, pendant longtemps encore, les maintenir sous perfusion avec des taux d’intérêt proches de zéro. Tant que cela durera, les marchés boursiers vont rester en quelque sorte en apesanteur. C’est une situation déroutante, qui a quelque chose d’artificiel donc de fragile. Mais qui tient car tout le monde y a intérêt.