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Les marchés financiers ont dévissé ce lundi soir, l'idée d'un reconfinement généralisé qui plomberait encore davantage l'économie mondiale inquiète les investisseurs. Nicolas Barré fait le point sur une question d'actualité économique.

En Europe comme à Wall Street ce lundi soir, les marchés boursiers craquent. La crainte d’un reconfinement fait trembler la planète financière.

C’est un vrai choc auquel on a assisté ce lundi. Les marchés financiers sont un bon baromètre de l’état d’esprit des investisseurs. Wall Street a commencé la semaine en net recul, c’est sa quatrième semaine de baisse et le ciel s’assombrit chaque jour un peu plus. La peur du confinement revient. On le voit à Madrid mais aussi au Royaume-Uni où le gouvernement, depuis quelques jours, laisse planer le risque d’un reconfinement national. Le Premier ministre Boris Johnson présidera tout à l’heure un conseil de sécurité d’urgence, dit Cobra, et l’on redoute de nouvelles mesures. La City, tout comme Wall Street, les deux plus grandes places financières occidentales, sont d’ailleurs très loin d’avoir retrouvé un visage normal. À Londres, les trois quarts des banquiers ne sont toujours pas revenus sur leur lieu de travail.

Comme si les marchés financiers anticipaient déjà la 2e vague ?

C’est l’état d’esprit en ce moment. Tant qu’il n’y a pas de vaccin, c’est-à-dire pas avant le printemps prochain, les marchés financiers resteront extrêmement prudents. Le doute sur la reprise pèse comme une épée de Damoclès. Voyez ce qui se passe sur le marché du pétrole, qui est un autre bon baromètre de l’économie, les cours ont chuté ce lundi de quatre dollars. Traduction : la reprise de l’activité sera plus lente qu’espérée. Et voilà pourquoi les secteurs les plus exposés à cette crise inédite chutent en Bourse. Le transport aérien à l’image d’AirFrance-KLM qui a perdu 7,6% ce lundi, Lufthansa plus de 9% et IAG, la maison mère de British Airways, s’est carrément effondrée de 12%. Le tourisme dévisse également. Accor a chuté de 5,5%, son cours a d’ailleurs tellement baissé à cause de la crise du Covid qu’il a été éjecté du CAC 40.

L’élection américaine alourdit encore le climat.

À mesure que l’on se rapproche de l’échéance de novembre, les tensions avec la Chine se durcissent. Pékin menace de dévoiler une liste noire d’entreprises étrangères et d’individus qui pourraient être frappés de sanctions ou dont les activités en Chine seraient restreintes. Cela vise naturellement les grandes entreprises américaines. Bref, la Chine se montre plus combattive face à Trump et jusqu’ici, ça n’était pas sur les radars des investisseurs. Un facteur de plus qui assombrit encore le climat sur les marchés financiers.