Chaque matin, Daniel Fortin fait le point sur une question d'actualité économique.
Daniel Fortin remplace Nicolas Barré du lundi 29 octobre 2018 au vendredi 2 novembre 2018.
C’est peut-être le clap de fin pour l’euphorie boursière que l’on connait depuis plusieurs mois, la baisse a été générale en octobre sur les principaux marchés du monde. Beaucoup d’observateurs craignent que l’on soit à la veille d’un retournement.
Les chiffres sont assez spectaculaires : moins 7,3% pour le CAC 40 français en octobre, moins 9,2% sur le Nasdaq (le marché américain des valeurs technologiques), moins 6,5% pour le SP 500 (l’indice des plus grosses sociétés aux États-Unis). Le recul est en effet général, il faut dire que l’on était monté très haut. À Wall Street par exemple, on a battu un record historique avec 3.495 jours de hausse ininterrompue jusqu’à début octobre. Puisque l’on parle d’histoire les analystes se rassurent comme ils peuvent, ils se souviennent que les plus fortes corrections boursières dans le passé ont souvent eu lieu en octobre et la plupart du temps les marchés finissaient par repartir. Mais cette fois, les choses pourraient tourner tout à fait autrement.
LIRE AUSSI - Bourse et pétrole : les deux clignotants économiques virent au rouge
LIRE AUSSI - Vers un nouveau krach boursier ?
Ça veut dire que la baisse pourrait dégénérer en une crise plus grave ?
C’est un risque car il y a plusieurs inquiétudes. La première c’est la situation internationale avec la guerre commerciale qui menace de dégénérer entre les États-Unis et la Chine, ce qui ralentirait la croissance. Il y a aussi la hausse des cours du pétrole due en partie à la crise iranienne, il y a aussi la situation européenne, peu florissante avec le Brexit et le nouveau risque d’implosion de la zone euro en raison de l’arrivée au pouvoir des populistes en Italie. Surtout, il y a la remontée des taux américains qui rend le crédit plus cher et qui va peser lourd sur les États les plus endettés. Bref, toute une série de facteurs qui font que l’on pourrait bien partir dans ce que les spécialistes appellent un "cycle baissier". Dans son entretien jeudi à Ouest France, Emmanuel Macron faisait part de sa crainte d’un retour aux années 30. Or, il ne faut pas oublier que la crise de 29 a démarré un mois d’octobre.
Lire l’article des Échos - Les marchés mondiaux mis à rude épreuve en octobre