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Le gouvernement a annoncé, jeudi soir, de nouvelles mesures sanitaires avec notamment l'extension du couvre-feu à plus de 40 millions de Français. Alors que certains indicateurs économiques montraient un début de regain d'énergie dans le milieu des affaires, ces nouvelles annonces inquiètent les chefs d'entreprise.

L’extension du couvre-feu va-t-il étouffer l’économie ? Depuis la rentrée, la confiance des chefs d’entreprises s’est retournée. L’Insee le constate à travers le climat des affaires, qui a reculé de 2 points en octobre alors qu’il avait commencé à se redresser en septembre. L’évolution de la situation sanitaire rythme l’activité économique. Il y a quelques semaines, on pouvait encore espérer échapper à une deuxième vague.

Aujourd’hui, elle est présente partout en Europe, avec des pays qui reconfinent comme l’Irlande et peut-être demain la Belgique, et une épidémie qui n’épargne pratiquement aucune région, ce qui n’était pas le cas lors de la première vague. L’extension du couvre-feu annoncée jeudi par le gouvernement va encore peser sur l’activité. On s‘attend d’ailleurs à un recul de l’ordre de 1% de l’activité au dernier trimestre de cette année, alors que l’on anticipait précédemment une simple stagnation.

Certains secteurs s’en sortent

Le secteur du bâtiment et des travaux publics, par exemple, tirent plus ou moins son épingle du jeu grâce notamment aux mesures de relance qui se mettent en place. La vie est beaucoup plus compliquée bien sûr dans l’hôtellerie, la restauration ou les transports. Songez par exemple qu’à l’heure où nous parlons, aucune ligne TGV de la SNCF n’est rentable alors que c’était la vache à lait du groupe.

Pourquoi ? Parce que la clientèle d’affaires ne se déplace plus ou très peu. Elle ne prend pas non plus l’avion, or ce sont ces clients haut de gamme qui assurent les marges des compagnies. Deux chiffres pour situer l’étendue des dégâts : en temps normal, il y a environ 250.000 avions qui volent dans le monde entier sur une période de 24 heures. Avec le virus, on est tombé à 5.000 ! Il y a donc des secteurs qui sont très profondément sinistrés.

À quand le rebond ?

En France, on prévoit un rebond de l’activité de 7 à 8% l’an prochain. On ne rattrapera pas les pertes de cette année avant sans doute deux ans mais oui, on peut tabler sur un scénario de rebond. Le plan de relance produira d’ailleurs ses pleins effets l’an prochain pour accompagner cette reprise. On a aussi appris de la première vague et les mesures que l’on prend en France et chez nos voisins en ciblant des villes ou des régions le prouvent : on est davantage capable de cibler telle ou telle région pour lutter contre l’épidémie, ce qui limite les conséquences pour l’économie par rapport à des mesures nationales. Autre motif d’espoir, les recherches sur les vaccins avancent. Il faut regarder au-delà de cette deuxième vague qui nous frappe en ce moment. Même si, on le sait, elle fera des dégâts économiques considérables.