Cette semaine, l'État va commencer à vendre ses fréquences 5G aux enchères. Ses coûts sont élevés et les enchères pourraient grimper à 3,5 milliards voire cinq milliards pour les opérateurs. Nicolas Barré fait le point sur une question d'actualité économique.
La 5G c’est parti. L’État va commencer à vendre aux enchères cette semaine des fréquences, avec retard par rapport à nos voisins.
Quand on regarde une carte du monde de la 5G, on est frappé par une terre vierge au milieu, c’est la France. En Europe, nous sommes l’un des rares pays avec le Portugal, la Croatie et la Grèce dans lequel la 5G n’a pas encore été déployée. Dans le monde, 38 pays ont déjà installé des réseaux 5G, 100 millions de Chinois sont déjà abonnés. Nous sommes aussi l’un des seuls pays au monde, où il y a un tel déchaînement autour de cette technologie alors qu’aucune étude n’a jamais montré sa nocivité. Sur la 5G, les Français se distinguent en étant ceux qui gobent le plus de "fake news". Ils ont oublié que les mêmes qui s’insurgent contre la 5G voulaient interdire le wifi il y a vingt ans. Imaginez une seconde ce que serait la France sans wifi.
La 5G arrive et c’est un saut technologique important.
Une nouvelle technologie comme celle-ci, il y en a une tous les dix ans. À quoi ça sert ? Ça va surtout servir à désengorger les réseaux 4G dans les grandes villes. En effet, au train où vont les choses, entre le télétravail et Netflix si on résume, les réseaux 4G seront saturés dans un an ou deux. La 5G permet de faire passer 10 fois plus de trafic pour, à terme, deux fois moins cher. Mais il y aura aussi et surtout une foule d’applications nouvelles dans l’industrie. La 5G va faire évoluer la manière de produire, c’est pourquoi il est important de ne pas rester à la traîne pour de mauvaises raisons. Important aussi de garantir la sécurité des réseaux, c’est un vrai sujet. D’où la méfiance à l’égard du chinois Huawei, de manière plus ou moins insistante selon les pays, les opérateurs occidentaux sont invités à préférer Erisson ou Nokia pour éviter les risques d’espionnage sur les données.
Qui dit nouvelle technologie dit forcément plus cher? Le prix des forfaits va-t-il augmenter?
Au moment du passage de la 3G à la 4G, ça n’avait pas vraiment été le cas parce qu’il y avait une guerre des prix entre les opérateurs. Ça risque d’être différent cette fois. Les coûts de la 5G sont élevés et les enchères sur les fréquences pourraient grimper à 3,5 milliards voire cinq milliards pour les opérateurs. On peut donc s’attendre à des forfaits 5G plus chers, mais aussi avec plus de Go, ce qui peut intéresser les plus accros aux smartphones, qu’il faudra aussi changer pour qu’ils supportent la 5G. Tout cela, oui, aura un coût.
