Publicité
Publicité

Une dénonciation des sondages à géométrie variable

L'édito politique

18 novembre 2021

Episode - 00 minutes - Politique

Description de l'épisode

Chaque matin, Nicolas Beytout analyse l'actualité politique et nous livre son opinion. Ce jeudi, il s'intéresse au syndicat professionnel des instituts de sondage, le Syntec, qui a décidé de répondre aux attaques dont il est la cible.


Le journal L’Opinion révèle que le syndicat professionnel des instituts de sondage, le Syntec, a décidé de répondre aux attaques dont ils sont la cible.

C’est vrai que les sondeurs ont en général, auprès des hommes et des femmes politiques, une belle tête de coupable. Les critiques ont été rudes, ces temps-ci. Jean-Luc Mélenchon dénonce le biais statistique qui fait que les sondeurs n’interrogeraient pas les abstentionnistes, une catégorie d’électeurs qui sont (dit-il) très favorables à La France Insoumise. Nicolas Dupond-Aignan affirme que les sondages sont faux et qu’ils orientent « subliminalement et psychologiquement » le vote des gens. Quant à Anne Hidalgo, à la peine avec 4 à 6% d’intentions de vote, la maire socialiste de Paris rappelle que lors de son élection, les sondeurs l’avaient donnée battue avec 10 points de retard sur son adversaire de l’époque, Nathalie Kosciusko-Morizet (ce qui est totalement faux). Bref, haro sur les sondages…

Il y a tout de même un fait, incontestable celui-là : les sondages se trompent souvent.

C’est vrai. On a tous en mémoire l’erreur de pronostic sur la poussée du vote Le Pen aux dernières élections régionales. Selon la plupart des sondages, le Rassemblement national devait emporter une et peut-être même deux régions. Il n’en a décroché aucune. Mais les bugs les plus spectaculaires, on les a eus à l’occasion de campagnes électorales pour la présidentielle. Je pense aux sondages qui donnaient Alain Juppé quasiment déjà élu, huit mois avant le scrutin. Ou, plus fracassant encore, l’élimination de Lionel Jospin et de la gauche à la présidentielle de 2002.

Et que répondent les instituts de sondage ?

Que les études d’opinion mesurent les intentions de vote de la population à un instant T, et pas pour dans six mois. En gros, la question posée, c’est : « si l’élection avait lieu dimanche, pour qui voteriez-vous ? ». Ce n’est donc pas une prédiction, mais une mesure. Ils répondent aussi, par exemple à la critique de Jean-Luc Mélenchon sur les abstentionnistes, que les avis tous ceux qui expriment ne serait-ce qu’un simple souhait d’aller voter sont pris en compte. Bref, les instituts de sondage se défendent sur le plan technique.

Et est-ce que ça suffira à faire taire les critiques ?

Oui et non. Parce que le plus savoureux, dans cette dénonciation des sondages, c’est qu’elle est à géométrie variable. Lorsque les chiffres sont bons, les hommes et les femmes politiques s’en servent sans difficulté : Xavier Bertrand par exemple tire des sondages l’argument selon lequel il est le mieux placé pour battre Emmanuel Macron au second tour (il s’appuie sur les études d’opinion pour déclencher un vote utile). Eric Zemmour mène sa cavalcade médiatique en espérant décrocher Marine Le Pen dans les sondages pour l’amener à se retirer de la course à l’Elysée. J’ajoute que tous, candidats et non-candidats, partis politiques et médias, tous commandent des sondages. Et de plus en plus. La Commission des sondages, qui surveille le secteur, rappelle qu’il y avait eu 150 sondages pour la présidentielle de 1995, puis environ 200 en 2002, 300 cinq ans plus tard, 400 en 2012 et 560 à la dernière élection. Aucune chance que ça s’arrête.

Il n’y aura pas de projet d’interdiction ?

Non, et d’ailleurs, Internet et les réseaux sociaux permettraient immédiatement de sortir des études, sans qu’on n’ait la moindre garantie sur les méthodes d’enquête. Non, le mieux, c’est d’admettre que les sondages participent effectivement à la formation de l’opinion publique, mais qu’ils ne sont qu’un reflet ou un accélérateur des tendances. Et du côté du petit monde politique, le mieux, c’est de se souvenir de cette phrase que Jacques Chirac tenait de sa grand-mère : « Il faut mépriser les hauts et repriser les bas ».

Animateurs associés
  • «Le goût est amer pour les finances publiques, mais le but n'est pas de redresser notre économie» : le budget du PLFSS voté

    «Le goût est amer pour les finances publiques, mais le but n'est pas de redresser notre économie» : le budget du PLFSS voté

    Chaque matin dans son édito, Vincent Trémolet de Villers revient sur l'actualité politique du jour. Ce mercredi 10 décembre, il s'intéresse au PLFSS.

      Audio -     Vidéo -   10 décembre 2025 

      Audio -     Vidéo -   10 décembre 2025 

  • Alexis Brézet

    Budget : beaucoup de bruit pour rien ?

    Chaque matin dans son édito, Alexis Brezet, directeur des rédactions du Figaro, revient sur l'actualité politique du jour. Ce mardi, il s'intéresse au Budget 2026 qui sera soumis au vote dans la journée à l'Assemblée nationale.

      Audio -     Vidéo -   9 décembre 2025 

      Audio -     Vidéo -   9 décembre 2025 

  • Vincent Trémolet de Villers

    Nicolas Sarkozy, de l'Élysée à la prison : le pouvoir et la vie

    Chaque matin dans son édito, Vincent Trémolet de Villers revient sur l'actualité politique du jour. Ce lundi, il s'intéresse au livre de Nicolas Sarkozy écrit en détention.

      Audio -     Vidéo -   8 décembre 2025 

      Audio -     Vidéo -   8 décembre 2025 

  • Budget : quand Lecornu joue avec la peur

    Budget : quand Lecornu joue avec la peur

    Chaque matin dans son édito, Vincent Trémolet de Villers revient sur l'actualité politique du jour. Ce vendredi, il s'intéresse à la stratégie de Sébasien Lecornu pour faire voter le Budget 2026.

      Audio -     Vidéo -   5 décembre 2025 

      Audio -     Vidéo -   5 décembre 2025 

  • Alexis Brézet

    Budget : Sébastien Lecornu lâché par les siens

    Chaque matin dans son édito, Alexis Brezet, directeur des rédactions du Figaro, revient sur l'actualité politique du jour. Ce jeudi, il revient sur la position délicate de Sébastien Lecornu qui se voit lâché par les siens sur le Budget 2026.

      Audio -     Vidéo -   4 décembre 2025 

      Audio -     Vidéo -   4 décembre 2025 

  • Vincent Trémolet de Villers

    Malheureux comme un entrepreneur en France

    Chaque matin dans son édito, Vincent Trémolet de Villers revient sur l'actualité politique du jour. Ce mercredi, il s'intéresse aux énormes difficultés des entrepreneurs en France.

      Audio -     Vidéo -   3 décembre 2025 

      Audio -     Vidéo -   3 décembre 2025 

  • Alexis Brézet

    Impôts : le cadeau d'adieu de Moscovici

    Chaque matin dans son édito, Alexis Brezet, directeur des rédactions du Figaro, revient sur l'actualité politique du jour. Ce mardi, il revient sur la décision de Pierre Moscovici qui a annoncé quitter la Cour des Comptes de façon anticipée.

      Audio -     Vidéo -   2 décembre 2025 

      Audio -     Vidéo -   2 décembre 2025 

  • Vincent Trémolet de Villers

    Régulation de l'information : le rêve insensé d'Emmanuel Macron

    Chaque matin dans son édito, Vincent Trémolet de Villers revient sur l'actualité politique du jour. Ce lundi, il s'intéresse à la labellisation des médias souhaitée par Emmanuel Macron.

      Audio -     Vidéo -   1 décembre 2025 

      Audio -     Vidéo -   1 décembre 2025 

  • Vincent Trémolet de Villers

    Échange socialistes français contre socialiste danois ou anglais

    Chaque matin dans son édito, Vincent Trémolet de Villers revient sur l'actualité politique du jour. Ce vendredi, il s'intéresse à la différence entre les socialistes français et les socialistes danois et anglais.

      Audio -     Vidéo -   28 novembre 2025 

      Audio -     Vidéo -   28 novembre 2025 

  • Alexis Brézet

    Sébastien Lecornu et le syndrome du pont de la rivière Kwaï

    Chaque matin dans son édito, Alexis Brezet, directeur des rédactions du Figaro, revient sur l'actualité politique du jour. Ce jeudi, il s'intéresse à la personnalité du Premier ministre, Sébastien Lecornu.

      Audio -     Vidéo -   27 novembre 2025 

      Audio -     Vidéo -   27 novembre 2025 

Publicité
En lien avec cette émission
Sonia Mabrouk et Laurence Ferrari - La France en face
Politique

La France en face

Laurence Ferrari, Sonia Mabrouk

Alexis Delafontaine
Politique

La semaine politique

Alexis Delafontaine

La semaine politique, c'est une heure de débats et d’interviews consacrés à l’actualité politique.

Louis Sarkozy, fils de l’ancien Président de la République Nicolas Sarkozy, s’entretient avec ceux qui font l’actualité nationale et internationale. Produit par le média belge « 21NEWS », ce podcast est à découvrir sur Europe1.

Ce dimanche, le Premier ministre François Bayrou donnera une interview aux quatre chaînes d'information en continu - CNews, BFMTV, LCI et Franceinfo - à un peu plus d'une semaine du vote de confiance, le 8 septembre. Un entretien à suivre en direct sur Europe 1.

Ce dimanche, le Premier ministre François Bayrou donnera une interview aux quatre chaînes d'information en continu - CNews, BFMTV, LCI et Franceinfo - à un peu plus d'une semaine du vote de confiance, le 8 septembre. Un entretien à suivre en direct sur Europe 1.

devilno
Politique

Le grand rendez-vous

Pierre de Vilno

Une heure d’entretien incontournable en partenariat avec CNEWS et Les Echos. Une personnalité politique, un dirigeant économique ou un intellectuel revient sur les grands thèmes de l'actualité et répond aux questions sans détour de Pierre de Vilno pour apporter des réponses concrètes aux Français.

De Charles de Gaulle à Emmanuel Macron, Europe 1 a tendu son micro à tous les chefs d’État de la Ve République. Réécoutez ces entretiens exclusifs issus de nos archives qui ont marqué l’histoire politique française.<br /> Vous découvrirez entre autres, le tout premier débat radio ou encore le premier numéro du « club de la presse »…<br /> <br /> “Les Grands Entretiens” est disponible sur le site et l’application Europe 1 ainsi que sur toutes les plateformes d’écoute.<br />

Politique

Démissions !

Olivier Duhamel

Les mandats non déclarés de Jean-Paul Delevoye et les homards de François de Rugy : en l’espace de quelques mois, deux ministres de premier plan ont été poussés vers la sortie en pleine tourmente. Deux cas d’actualité dans une liste en réalité très longue. Avec les meilleures archives d’Europe 1, le politologue Olivier Duhamel raconte l’histoire des démissions de ministres sous la Ve République, d’Antoine Pinay à Jean-Pierre Chevènement, des "Juppettes" à Arnaud Montebourg. Au fil des années, nos ministres en sont venus à répondre de moins en moins de leurs actes sur le plan strictement politique pour relever d’une responsabilité morale, plus diffuse, plus aléatoire. Au point de mettre la démocratie en danger ?Ce podcast est réalisé en partenariat avec Le Club des Juristes.

Jacques Chirac, l’ancien président de la République, est mort à l’âge de 86 ans. Il n’était plus apparu en public depuis plusieurs années mais son destin a épousé pendant des décennies celui de la France, de la Corrèze à l’Elysée. Découvrez nos récits et réécoutez nos meilleures archives dans ce podcast "Chirac : une histoire française".

Politique

Après #PassionConstitution, Olivier Duhamel revient pour une nouvelle série "podcastique" en huit épisodes intitulée "Nos présidents dans la tourmente". Car cela ne vous a pas échappé : Emmanuel Macron a dû faire face ces derniers mois à une crise sociale et politique d’une ampleur inédite, celle des "gilets jaunes". Mais avant lui sous la Ve République, d’autres chefs de l’Etat français ont également affronté des tempêtes, des tourmentes, des "affaires", bref des crises en tout genre. Comment ont-ils fait face ? Et en quoi les institutions les ont aidés à tenir ? Ce podcast est réalisé en partenariat avec Acadomia

1958-2018 : il y a 60 ans naissait la Ve République. Mais la Constitution n’a pas été écrite en une nuit et ce régime ne s’est pas installé du jour au lendemain, loin s’en faut. Dans une série originale inédite imaginée pour Europe 1 Studio, Olivier Duhamel raconte la naissance de la Ve République. De Colombey-les-Deux-Eglises à l’Elysée, en passant par Alger : découvrez ce récit en huit épisodes avec les archives de l’époque au micro d’"Europe numéro 1".