2:17
  • Copié

Après réflexion, le gouvernement renonce à réduire la prise en charge des aides à domicile pour les plus de 70 ans.

Ça n’aura pas duré longtemps , le gouvernement a renoncé ce lundi au coup de rabot sur les aides à l’emploi à domicile pour les personnes âgées. Un véritable couac, selon Nicolas Beytout.

Un couac qui montre que le gouvernement n’a toujours pas intégré un certain nombre d’évidences qu’il a pourtant payé cher pour apprendre.
Première évidence, on ne touche plus aux personnes âgées. La non-indexation des retraites et la hausse de la CSG, ces mesures ont assuré à Emmanuel Macron une solide réputation anti-troisième âge. Elle n’est pas pour rien dans sa chute de popularité et l’exaspération d’une partie de la population. Leur donner l’impression qu’on allait cette fois rogner l’aide à domicile était vraiment maladroit.

Qu’est-ce que la deuxième évidence ?

Qu’on ne touche pas impunément aux niches fiscales. Même si ces avantages fiscaux ou sociaux ne sont pas toujours justifiés et que le gouvernement s’est engagé à les réduire, ça demande beaucoup de pédagogie, d’explications et un argumentaire. On ne bazarde pas en un tour de main une aide sociale qui existe depuis plus de 30 ans. Ça s’appelle faire de la politique.
Il semble que cette fois, la bourde soit venue non pas de Bercy mais d’un ministère social. En tout cas, Bruno Le Maire ne perd jamais une occasion de dire qu’il ne faut pas toucher aux services à la personne et il a raison.
Et puis, troisième évidence, le gouvernement doit se mettre en tête que réduire une niche fiscale, c’est augmenter un impôt. Et que la hausse, même minime, d’un seul petit impôt qui ne touche qu’une petite minorité de Français, ça donne à tous les contribuables l’impression que chacun va payer plus. En somme, ça entretient un climat d’inquiétude à l’égard de l’impôt.

Ça met par terre tous les arguments du gouvernement sur la réduction de la pression fiscale ?

Exactement, alors que les impôts baissent vraiment (10 milliards d’euros cette année, après 10 milliards l’an dernier). Les Gilets jaunes sont passés par là. Mais, et c’est là encore une évidence, il ne faut pas oublier les 50 milliards de hausses que François Hollande avait fait subir aux ménages français. Un vrai traumatisme.

Édouard Philippe a bien fait de reculer tout de suite ?

Lui au moins a appris de ses expériences passées. Il y a un an presque jour pour jour, le Premier ministre déclarait crânement que la hausse des taxes sur le gazole était "parfaitement assumée, même si ça fait mal". On sait ce qui s’est passé depuis.