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La maire de Paris, Anne Hidalgo, poursuit son offensive contre la gestion de l'épidémie de Covid-19 par le gouvernement. Et malgré quelques gros ratés, comme l'épisode d'un confinement de trois semaines dans la capitale, l'édile continue de tracer sa route en vue de l'élection présidentielle de 2022.

Anne Hidalgo a accentué hier son offensive contre la politique sanitaire du gouvernement. 

Si quelqu’un avait le moindre doute sur la détermination d’Anne Hidalgo à être candidate à l’élection présidentielle, il lui suffirait d’observer ce qui s’est passé à la Mairie de Paris depuis une semaine. Une succession d’épisodes, pas tous très glorieux pour Anne Hidalgo, mais qui tous révèlent l’énergie et la volonté que l’élue socialiste est prête à jeter dans le combat politique. Il y a d’abord eu ce gros couac sur le confinement strict de Paris pendant trois semaines.

Oui, une demande formulée par son premier adjoint, Emmanuel Grégoire. 

Lequel a rétropédalé quelques heures après l’avoir pourtant dit et répété. Même s’il s’en défend aujourd’hui, il ne fait aucun doute pour ceux qui le connaissent un peu qu’il ne peut pas avoir pris seul l’initiative de cette annonce rocambolesque. A la Mairie de Paris, aucune place à l’improvisation dans ce genre de situation. 

En tout cas, Anne Hidalgo a pris le contrepied de son adjoint. Elle a même affirmé qu’un confinement de Paris les week-ends serait "inhumain".

Oui, et qu’il vaudrait mieux combattre le virus en faisant par exemple cours aux élèves dans les parcs et jardins. Quoi qu’il en soit, cet épisode bancal laissera des traces, parce qu’il a mis en lumière, jusqu’à la caricature, son côté parisiano-parisien (alors qu’elle cherche au contraire, en ce moment même, à nationaliser son image, à sortir du périphérique de Paris avec quelques tournées en province). Et puis, ce changement de pied ne donne pas une impression de grande constance dans les idées. La majorité présidentielle et la droite n’ont d’ailleurs pas laissé passer l’occasion de la mettre en difficulté. 

Et est-ce que ça peut remettre en question son idée de candidature ?

Au contraire. Il y a deux types d’hommes ou de femmes publics. Il y a ceux qui, lorsqu’ils traversent un épisode tempétueux, baissent la tête et laissent passer l’orage (ça peut être payant); et puis il y a ceux qui au contraire contre-attaquent et foncent. C’est son cas : en une semaine, une conférence de presse pour soutenir qu’elle n’avait jamais au grand jamais imaginé un seul instant cette folie de confinement, une autre de son adjoint qui a été obligé de présenter des excuses, un discours lors de la remise d’un prix politique, une interview au journal Le Parisien, et pour finir une tribune publiée dans Le Monde. Et à chaque fois, une attaque en règle du gouvernement et de sa stratégie sanitaire. La meilleure défense… 

C’est l’attaque ! 

Et depuis une semaine, on est plus dans le "carpet bombing" que dans la contrition. C’est un signal que ses adversaires ne devraient pas négliger. Pour être candidat à une compétition aussi dure, exigeante, qu’une élection présidentielle, il faut une volonté et une résistance hors du commun. Le combat politique autour de 2022 n’est pas encore vraiment engagé, mais une chose est déjà acquise : Anne Hidalgo voudra en être, et elle ne lâchera rien.