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Lors de ce premier tour des élections municipales, les Français se sont massivement abstenus. En moyenne, moins de la moitié des électeurs se sera déplacée pour voter. Dans certains cas, dans certaines très grandes villes en particulier, il y a même eu moins d’un tiers de votants. En somme, le Covid-19 est le véritable vainqueur de ce premier tour des municipales.

Le premier tour des municipales a battu un record, celui de l’abstention.

On a même pulvérisé les chiffres des élections municipales précédentes puisque, pour la première fois de notre histoire contemporaine, moins de la moitié des électeurs se sera déplacée pour voter. Dans un exercice des élections où la barre de la majorité des voix plus une voix a un sens si profond, avoir moins de 50% de votants, c’est un vrai problème démocratique. Dans certains cas, dans certaines très grandes villes en particulier, il y a même eu moins d’un tiers de votants. Ce qui veut dire que le maire pourra être élu avec 15% des voix. Ce n’est pas un déni de démocratie, mais à coup sûr, on est à la limite de ce qu’exige la démocratie.

Avec un second tour dimanche prochain qui est plus que jamais incertain.

Absolument. Et même si le gouvernement maintenait ce second tour, comme on sait que l’épidémie aura progressé entre temps, comme on pressent qu’il pourra même y avoir des mesures de confinement plus ou moins sévères, il n’y a aucune chance pour que cette participation remonte. Voilà donc une élection qui est la base de la vie démocratique, l’élection de la vie quotidienne par excellence, qui va se trouver profondément viciée.

Tout ça à cause de l’épidémie.

Et du virus Co-vid 19 qui est, en somme, le vrai vainqueur de ce premier tour des municipales. C’est lui qui a occupé tous les débats, ce sont les scientifiques et les médecins qui ont monopolisé la soirée électorale, pas les politiques.

Ce qui est sûr, en tout cas, c’est que cette affaire n’a pas profité à l’actuelle majorité, au contraire. À Lyon, la ville et la métropole sont en passe d’être perdues par le premier grognard macronien, Gérard Collomb. À Paris, ville phare du vote Macron aux élections présidentielle, législatives et européennes, Agnès Buzyn a échoué et Cédric Villani s’est effondré. Quant à Édouard Philippe, sa situation est fragile si on vote dimanche prochain.

Et donc, en dehors du parti des abstentionnistes, quel est le vainqueur ?

Sûrement pas Les Républicains, qui font une lourde contre-performance à Bordeaux, Toulouse et Marseille. Non, ce sont les Verts qui progressent fortement et prouvent que la tectonique des plaques provoquée par la République en Marche et Emmanuel Macron continue de transformer le paysage politique de la France. Cette fois, ce sont les Verts qui frappent un joli coup. Et qui démontrent que, dans les territoires de conquête, ils sont capables de confirmer leur domination sur les socialistes. Le rose cède un peu plus la place au vert. La grande recomposition politique n’est pas terminée.