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C'est une bonne nouvelle dans cette période difficile. L'économie française semble redémarrer doucement après un coup d'arrêt brutal en mars avec la mise en place du confinement. Mais cette reprise s'accompagne parfois de quelques accrocs.  

Après le brutal coup d’arrêt subi à la mi-mars, l’économie française commence lentement à redémarrer.

Oui, mais c’est en effet très lent. Tout dépend en réalité du secteur. Il y a ceux qui n’avaient pas franchement arrêté : je pense bien sûr au commerce alimentaire, mais aussi à l’énergie, et aux télécoms. Et puis il y a ceux qui avaient stoppé net ou presque. Et là, ça commence à frémir.

Le secteur de la mécanique, par exemple, a indiqué hier que 50% de ses entreprises avaient repris le travail. Et comme chacun sait, la mécanique, c’est un maillon essentiel de la puissance économique d’un pays. L’Allemagne, champion du monde de ce secteur le démontre largement.

Sauf que tout ne se fait pas forcément en douceur.

Non, bien sûr. C’est assez "touchy". Il faut être assuré de la solidité des mesures de sécurité, et même dans ces cas-là, ça peut se faire dans la douleur. En fait, une partie du climat dans lequel se déroulent ces reprises d’activité s’explique par la qualité des relations sociales qui prévalaient avant la crise du coronavirus. 

Et dans les secteurs qui ne se sont pas totalement arrêtés, ça se passe comment ?

Le secteur le plus emblématique, c’est celui du commerce alimentaire. Les employés de ces enseignes, petites et grandes, sont devenus les gardiens solides de cette deuxième ligne de front, comme l’appelle Emmanuel Macron. La préservation du bout de la chaîne alimentaire est entre leurs mains, et un professionnel du secteur me disait hier qu’ils avaient globalement le sentiment, tous ces employés, d’être en charge d’une quasi-mission de service public.

Dans ces commerces, on a mis très tôt en place des mesures de sécurité, et aujourd’hui, le masque est porté par tous ou presque. Résultat, lentement, progressivement, l’absentéisme commence à reculer. 

C’est pourtant le moment qu’a choisi la CGT pour lancer un mouvement de grève.

Oui, après son préavis de grève d’un mois dans la fonction publique (qui n’a rien donné), la CGT essaye cette fois de bloquer les grandes enseignes alimentaires. Réaction du patron d’un des plus grands distributeurs de France : "c’est n’importe quoi, c’est le délire de la CGT dans ses bureaux parisiens, ils sont complètement déconnectés du terrain". Il faut dire qu’avoir comme projet de compliquer encore plus la vie quotidienne des Français, ça demande une bonne dose d’inconscience sur ce qu’est la réalité. 

Pareil, lorsque Philippe Martinez, le Secrétaire général de la CGT, écrit à Emmanuel Macron pour exiger une hausse immédiate du Smic et des salaires pour tous, à un moment où des milliers d’entreprises risquent d’aller au tapis.

Alors, encore une fois, protéger les caissières, les manutentionnaires, récompenser tous les employés de ces entreprises qui continuent courageusement le travail, c’est indispensable. Mais voir la CGT déjà s’échauffer pour un nouveau round social, alors que l’économie française commence à peine à entamer le dégel, c’est bien la preuve que, dans le monde d’après, si quelque chose n’aura pas changé, c’est bien les réflexes de la CGT.