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LCI organisait ce mercredi soir le premier débat entre les principaux candidats à la mairie de Paris. Le débat était la plupart du temps bien tenu, les candidats ont pu s’exprimer sur le fond, développer leurs propositions et éclairer les électeurs. Anne Hidalgo a été la cible de toutes les attaques, même de la part de son allié dans la majorité sortante, l’écologiste David Belliard.

Comme toujours, on cherche à savoir s’il y a des gagnants et des perdants ?

Ce débat a fait une grande perdante, Anne Hidalgo. Elle a été la cible de toutes les attaques, même de la part de son allié dans la majorité sortante, l’écologiste David Belliard. Les coups les plus durs sont venus de Rachida Dati et d’Agnès Buzyn qui ont, sur tous les sujets développés, le même argumentaire sur la méthode de la maire de Paris. Sur la sécurité, la propreté, les travaux, la circulation et les embouteillages et les transports publics, Anne Hidalgo a été accusée de faire du punitif, de l’idéologie, de dresser systématiquement les gens les uns contre les autres et de rendre la vie des Parisiens impossible. Et c’était même frappant à l’image, de voir, le temps passant, comme le visage d’Anne Hidalgo se creusait. Elle a été asphyxiée par ses adversaires, obligée en permanence de leur répondre et de se justifier.

Est-ce que ça n’était pas prévisible ?

Si, bien sûr, mais pas à ce point-là. Ses partisans pariaient plutôt que sa connaissance pointue des dossiers ferait la différence., qu’elle pourrait développer son projet. Mais elle a en permanence été renvoyée à son bilan, avec une phrase, revenue comme un leitmotiv "Mme Hidalgo propose de faire en six ans tout ce qu’elle n’a pas fait depuis six ans". Ça donne une indication très claire sur ce que sera la suite de la campagne : un référendum pour ou contre Anne Hidalgo.

Qui est sorti vainqueur de ce débat ?

La première surprise, c’est la bonne prestation de Cédric Villani. Personne ne doutait de ses compétences mais le mathématicien avait jusqu’ici montré une propension à être un peu aérien. Ce mercredi soir, il a montré qu’il connaissait ses dossiers, qu’il savait être concret et qu’il était attentif à ne pas agresser Agnès Buzyn. Un signe, probablement, pour l’entre-deux tours.

L’autre surprise, c’est Agnès Buzyn, justement. Aucun doute, elle a absorbé et digéré "son" programme. Elle a été précise et efficace, sa candidature a pris une vraie crédibilité ce mercredi soir. Et tous ceux qui se demandaient si elle aurait le punch des vieux fauves politiques, si elle saurait rendre les coups, ont eu la réponse.
Elle a été aussi tranchante que Rachida Dati a pu l’être (mais là, ce n’est pas une surprise). La candidate LR a été sans concession pour la maire sortante. À elles deux, Dati-Buzyn, elles ont tiré tout le débat vers la confrontation avec Anne Hidalgo. Sans jamais s’agresser mutuellement. Etait-ce l’effet de la focalisation sur une seule cible, ou plutôt la volonté de ne pas créer pour le futur l’irréparable entre elles ? Aucun doute, dans ce débat de premier tour, le second tour était dans toutes les têtes.