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Chaque jour, Nicolas Beytout vous livre son regard sur l'actualité politique. Il est aujourd'hui remplacé par Michaël Darmon qui revient sur les annonces faites jeudi par le Premier ministre, Jean Castex, sur la réouverture du pays. Pour Michaël Darmon, ce "déconfinement" est politique.

Selon vous, Michaël Darmon, le déconfinement précisé jeudi par le Premier ministre, Jean Castex, est politique...

 

"Cette semaine, on a marché sur la tête au sommet de l’État. Cette conférence de presse de jeudi était surréaliste. On a vu le Premier ministre, flanqué de ses ministres de l’Éducation, de la Santé et de l’Intérieur, venir confirmer des informations que l’on connaissait depuis le début de la semaine. Elles avaient fuité dans la presse, bien opportunément. Ce qui remonte des couloirs de Matignon et des ministères - lorsqu'on s’échappe des éléments de langage lénifiants comme 'le gouvernement pleinement engagé dans la lutte contre la crise sanitaire' -, c'est tout simplement qu'on se dit agacé de ces petits jeux, en lançant des regards vers l’Elysée.

D’où cette conférence de presse où le sens de la prudence était en contradiction avec l'électrochoc politique que recherche Emmanuel Macron. Rappelons que c’est son deuxième déconfinement de printemps. L'année dernière, il avait un frein, Édouard Philipe, qui ne voulait pas bouger tant que la dernière signature de l’administration n’était pas sèche en bas de la page. Cette fois-ci, il a le vaccin et un Premier ministre qui peut râler mais fait le job pour lequel il a été nommé. Comme disait l’autre, le président fait tout et le gouvernement fait le reste. Même s’il le fait un peu trop prudemment.

Le chef de l'Etat veut que ça reparte, que les Français soient vaccinés contre le Covid et que le système gouvernemental et administratif soit, lui, vacciné contre la peur.

D’où le calendrier qui a été tenu cette fois ?

Exactement, c’est la première fois ! C'est le signe également que ce déconfinement est politique. On en est convaincu à l’Élysée, il ne faut pas se louper. Après l’été, il faut que la vie reprenne comme avant en ayant banalisé la vaccination, comme pour les masques. Vivre avec le virus, c’est vivre avec le vaccin. Il faudra certainement le réinjecter chaque année.

Cela doit permettre au président de poser un discours d'après-crise à l’automne. Il pourra alors refaire tout le film de l'épidémie et démontrer la cohérence de son action. Il faudra tout de même que la reprise économique soit au rendez-vous et que la circulation du virus ne reprenne pas avec trop de vitesse. Et que les Français décident de faire confiance aux vaccins qui ont permis aux anglais de ressortir.

Pour le dernier virage de son quinquennat , le président veut le retour des jours heureux. Pas le maintien des jours peureux."