3:06
  • Copié
, modifié à

Ce vendredi, Aurélie Herbemont décrypte les voeux aux Français d'Emmanuel Macron. Et le président de la République a tenté de redonner de l'espoir à ses concitoyens, prononçant le mot sept fois lors de son allocution.

Emmanuel Macron a présenté ses vœux aux Français hier soir. Que faut-il en retenir ?  

D’abord, si vous avez eu une impression de déjà vu en découvrant le président assis dans un fauteuil au coin du feu, c’est normal : un clin d’œil à Valéry Giscard d’Estaing qui avait déjà expérimenté les vœux près de la cheminée. Une inspiration "seventies" pour le cadre, et une originalité sur la forme avec Emmanuel Macron qui évoque "Marie-Corentine, l’infirmière", "Rosalie, la libraire", ou encore "Mehdi, le prof de sciences économiques et sociales". Comme si le président ne voulait pas juste parler aux Français, mais aussi parler des Français, en citant des citoyens exemplaires pendant cette année marquée par la pandémie et le terrorisme.

Vous nous disiez jeudi que le président devait donner de l’espoir, il s’est employé à le faire.

Oui, il a prononcé le mot sept fois. Le "quoi qu’il en coute" a été rejoint par le "quoi qu’il arrive, nous saurons faire face aux crises". Crises qui ne s’éteindront pas avec le 1er janvier. Car quand viendrons-nous à bout du Covid ? Le chef de l’Etat s’est bien gardé de s’avancer sur une date de fin des restrictions. Il prévoit des premiers mois de l’année "difficiles". Ce mot là, il l’a prononcé six fois.  Avec une épidémie qui pèsera sur nous au moins jusqu’au printemps, qui sera le "début d’un nouveau matin français", car "l’espoir est là" grâce au vaccin.

Sur le vaccin, il a mis un petit coup de pression.

"Je ne laisserai pas une lenteur injustifiée s’installer". L’écart de vaccinations avec les autres pays chagrine visiblement le chef de l’Etat, qui se passerait volontiers d’un mauvais feuilleton sur le vaccin, à l’image de celui sur les masques, puis sur les tests. Prière donc d’accélérer. D’ailleurs Olivier Veran a annoncé, sur Twitter, deux heures avant les vœux, la vaccination des soignants de plus de 50 ans dès lundi et l’ouverture des premiers centres de vaccination en villes d’ici un mois. Preuve qu’il y avait urgence à déminer.

Et que va-t-il faire de cette année à part gérer le Covid ?

C’est assez nébuleux. Emmanuel Macron a bien parlé écologie et laïcité - valeurs républicaines, des réformes déjà sur les rails. Mais pas un mot des retraites, ni de la loi grand âge souvent annoncée et souvent reportée. Car il a beau marteler qu’il veut agir, tant qu’on ne sera pas sortis de la pandémie, au niveau sanitaire, et de ses conséquences économiques, difficile de savoir ce qu’il restera comme temps utile en 2021, et à quoi le consacrer en priorité.