9 décembre 1905 : la loi de sépration des Eglises et de l'Etat

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SAISON 2016 - 2017, modifié à

Chaque matin, Franck Ferrand nous fait revivre l'histoire à travers les évènements qui ont marqué la date du jour.

Le 9 décembre 1905, le jour historique où est promulguée la loi de séparation des Églises et de l’État. C’est un bouleversement, même si une première séparation s’était déjà fait jour au temps de la Révolution. Il faut se rappeler que Bonaparte, en 1801, avait signé un concordat avec le Saint-Siège. Un siècle plus tard, la loi met un terme à cet état de fait. C’est Aristide Briand qui la fait voter et son article 1er donne le ton : la République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes.

Les Eglises – car la loi ne concerne pas uniquement les catholiques – sont à présent indépendantes de l’Etat. A partir de 1905, ce dernier devient propriétaire des lieux de culte ; il ne paie plus les salaires des prêtres. Et eux, par voie de conséquence, n’ont plus de compte à rendre à l’État. C'est une loi anticléricale. Le régime républicain s’est radicalisé sous l’influence d’une classe politique largement maçonnique, et surtout, à la faveur de l’affaire Dreyfus. En 1901, Waldeck-Rousseau a fait voter la fameuse loi sur les associations ; en 1902, le président Combes a décrété la fermeture de bien des écoles religieuses ; enfin, on prépare dans un grand climat de tension la loi de 1905.

A l’époque, cette loi a profondément secoué la société française : rappelez-vous l’agitation suscitée par les inventaires des biens religieux… Un peu plus d’un siècle après, ce que l’on en retient, c’est la victoire de la laïcité.