Chaque matin, Franck Ferrand nous fait revivre l'histoire à travers les évènements qui ont marqué la date du jour.
Nous sommes le 2 mars 2017, mais en quel 2 mars partons-nous ?
Le 2 mars 1848. Au lendemain de la Révolution qui vient de chasser Louis-Philippe de son trône ! Ce jour-là, un décret réduit la durée maximale de travail quotidien d’une heure.
Dit comme cela, cela ressemble à un progrès !
Enfin, cela ramène une journée de travail à 10 heures pour Paris et 11 heures pour la province ! 66 heures par semaine, ça ne laisse quand même pas trop de temps pour flâner. Le décret stipule "qu’un travail manuel trop prolongé, non-seulement ruine la santé du travailleur, mais encore, en l’empêchant de cultiver son intelligence, porte atteinte à la dignité de l’homme".
Cette réduction du temps de travail est-elle en rapport avec la révolution ?
Oui : la IIème République vient donc d’être instituée ; l’heure est aux réformes progressistes : abolition de l’esclavage, suffrage universel (masculin, bien sûr) et donc réduction du temps de travail. Cette règle s’applique à toutes les professions. Il est précisé que tout chef d’atelier qui exigerait plus de 10 heures de ses ouvriers serait puni d’une amende de 50 à 100 francs. En cas de récidive, ce sera 200 francs ! Et s’il insiste, la prison !
Peut-on dire de cette nouvelle qu’elle a fait débat ?
Et comment ! On trouve déjà, toutes proportions gardées, les vifs débats qui feront rage au moment du vote de nos actuelles 35 heures hebdomadaires ! Les ouvriers et leurs défenseurs applaudissent ; les patrons crient à la faillite et accusent cette loi de ruiner la France. Cela dit, notez bien que, lors de cette éphémère 2e République, l’élan social va faire long feu. Et même cette loi de réduction du travail, six mois plus tard, sera modifiée pour ramener la durée du travail quotidien à 12 heures !
