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Rosetta terminera peut-être ses jours sur la comète "Tchouri" avec Philae, le petit qui s’est enfin réveillé.

L'Europe a décidé de prolonger jusqu'en septembre 2016 la mission Rosetta et envisage de faire "atterrir" la sonde sur la comète "Tchouri", où se trouve déjà le petit robot Philae, pour clore en beauté une aventure scientifique qui passionne le grand public.

Une retraite annoncée. "Je vais peut-être prendre ma retraite à la surface de la comète 67P à la fin de ma mission. Mais d'ici-là, j'ai plein de nouvelles expériences scientifiques très excitantes à réaliser", a tweeté Rosetta via l'Agence spatiale européenne (ESA). 

Le comité scientifique de l'ESA a donné officiellement son accord pour prolonger de neuf mois la mission qui jusqu'à présent n'était financée que jusqu'à fin décembre 2015. "L'aventure continue", souligne l'ESA dans un communiqué.

Des petits corps du système. Puis, en septembre 2016, selon le scénario "le plus probable", la sonde sera envoyée sur le noyau de la comète, indique l'ESA. Les comètes sont des petits corps du système solaire constitués d'un noyau fait de glace, de matériaux organiques et de roches, et entouré de poussières et de gaz. L'objectif de la mission, lancée il y a plus de vingt ans, est de mieux comprendre l'évolution du système solaire depuis sa naissance, les comètes étant considérées comme des vestiges de la matière primitive.

Lancée en mars 2004, la sonde Rosetta a voyagé pendant dix ans, en compagnie du robot Philae, avant de rejoindre 67P, devenant le premier engin spatial à réussir cet extraordinaire rendez-vous à 100 km d'une comète. Rosetta, qui compte onze instruments, a ensuite largué avec succès le 12 novembre l'atterrisseur Philae sur le noyau de la comète, réalisant une autre première historique.                 

Des mois intenses au programme. Les prochains mois seront très intenses pour la sonde et son robot car la comète file vers le Soleil. Elle envoie de plus en plus de jets de gaz et de poussières, ce qui oblige Rosetta à se tenir à une distance respectueuse d'environ 200 kilomètres.

Le 13 août, la comète atteindra sa "périhélie", c'est-à-dire le point sur son orbite qui est le plus proche du Soleil. Il se situe à 186 millions de kilomètres pour "Tchouri". Puis la comète s'éloignera à nouveau du Soleil.

Observer le déclin de l'activité de la comète. La prolongation de la mission est "une nouvelle fantastique pour la science", a souligné Matt Taylor, scientifique de la mission Rosetta. "Nous pourrons observer le déclin de l'activité de la comète alors que nous nous éloignerons de nouveau du Soleil, et nous aurons la possibilité de voler plus près de la comète afin de recueillir plus de données encore", explique-t-il. Les comètes captivent les scientifiques parce qu'ils pensent qu'elles ont pu apporter de l'eau et des molécules carbonées sur la Terre, contribuant ainsi à l'apparition de la vie sur la Planète bleue.

Philae va prendre des risques. La prolongation de la mission devrait aussi permettre de localiser visuellement Philae de façon précise car la sonde sera autorisée à prendre plus de risques et à réaliser à nouveau des survols proches. Puis, la comète s'éloignant du Soleil, les panneaux solaires de la sonde finiront par ne plus recevoir assez de lumière pour lui permettre de fonctionner correctement. "La façon la plus logique de terminer la mission est de poser Rosetta à la surface" du noyau de la comète, déclare Patrick Martin, le responsable de la mission Rosetta.

Si ce scénario est retenu, Rosetta devra entamer une descente en spirale vers la comète sur une période de trois mois, tout en continuant à travailler. La sonde n'ayant pas été conçue pour atterrir, son arrivée sur la comète impliquera sa détérioration et sans doute la fin de ses communications avec la Terre. "Cela mettra fin à l'une des missions d'exploration de l'espace les plus réussies à ce jour", selon l'ESA.