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Aurélien Fleurot, édité par Rémi Duchemin
Trois jours après l’arrêt des activités de la compagnie aérienne, des offres de reprises, souvent partielles, pourraient être présentées lundi. Car la société, malgré ses difficultés, ne manquent pas d’atouts.

Journée décisive pour les 1.150 salariés d'Aigle Azur. La compagnie est à l'arrêt depuis vendredi soir - quelques milliers de passagers sont d'ailleurs encore à la recherche de solutions. Tout le week-end, les dossiers des potentiels repreneurs ont été étudiés par le Comité interministériel de restructuration industrielle, en charge d'aider les entreprises en difficulté. Les offres, si elles sont suffisamment solides, seront présentées lors d'un Comité d'entreprise extraordinaire lundi après-midi. Plusieurs repreneurs d'Aigle Azur "se sont montrés intéressés", assure dans Le Parisien le secrétaire d'Etat aux Transports Jean-Baptiste Djebbari. Et ce sont des solutions françaises qui tiennent la corde.

Car Aigle Azur n'a pas fière allure, mais elle a des atouts qui intéressent plusieurs compagnies aériennes. Le plus important, ce sont les "slots", les créneaux de vols disponibles à l'aéroport d'Orly. Aigle Azur en possède 10.000 et ils valent de l'or, par exemple pour une compagnie comme Air France, qui n'a aucune envie de voir des concurrents européens les récupérer. Autre argument qui fait d'Air France un repreneur plus que crédible : le numéro 1 français a besoin de recruter des pilotes, des mécaniciens, du personnel navigant.

"On ne connait pas le montant précis des dettes"

Il ne faut toutefois pas s'attendre pour autant à une offre de reprise complète. "Ce serait trop risqué" explique-t-on en interne, "on ne connait pas le montant précis des dettes" d'Aigle Azur. Air France a formulé plusieurs offres, la principale cible le moyen-courrier, notamment pour ses lignes rentables vers l'Algérie. Le long courrier et ses 2 A330 pourraient peut-être venir compléter la flotte du groupe Dubreuil, propriétaire d'Air Caraïbes.

Cette vente à la découpe est redoutée par certains pilotes, moins par la CFDT d'Aigle Azur, surtout si ces reprises sont accompagnées de garanties pour les salariés. Combien seront repris, dans quelles conditions ? Ces questions seront au coeur des discussions qui vont commencer lundi.