Emmanuel Macron aux côté du PDG de Total, Patrick Pouyanné, à l'usine de Nersac en Charente. 1:31
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Jean-Rémi Baudot et Aurélien Fleurot édité par Antoine Cuny-Le Callet
Emmanuel Macron s'est rendu jeudi à Nersac, en Charente, pour l'inauguration de l'usine Saft. Ce projet franco-allemand doit permettre d'organiser la production de batteries en Europe et ainsi d'échapper au monopole asiatique en la matière. Le Président parle d'ores et déjà d'"Airbus de la batterie électrique".
REPORTAGE

Avant de se rendre au festival de la bande-dessinée d'Angoulême, le Président a inauguré jeudi le géant de la batterie européen : l'usine Saft de Nersac en Charente. Arborant masque et blouse blanche, Emmanuel Macron a visité les ateliers ultra-protégés de cette usine pilote. Elle doit produire des batteries, en particulier des batteries de voiture. Ce projet franco-allemand à trois milliards d'euros devrait générer deux à trois cents emplois et surtout permettre d'échapper au monopole asiatique.

Devant les salariés de Saft, filiale de Total, Emmanuel Macron a fait de l'usine le symbole de l'attractivité économique retrouvée de la France. Il a vanté une ambition industrielle et écologique. Le président a surtout évoqué la "souveraineté européenne" avec ce projet qu'il assimile à un "Airbus des batteries électriques" dans lequel il s'agit d'investir massivement.

Deux nouvelles usines de chaque côté du Rhin

L'expression  d'"Airbus des batteries" est néanmoins jugée réductrice par certains. "Quand on fait Airbus, c’est pour créer une seule compagnie européenne face aux Américains. Là, tout indique que l’on va avoir des petits morceaux d’Airbus en Allemagne, en Norvège et en France", avertit Bernard Julien, maître de conférences à l’université de Bordeaux et spécialiste de l’industrie automobile. "Les constructeurs sont d’ores et déjà en concurrence les uns avec les autres, ils n’entendent pas abonder tous vers le même projet."

 

Deux nouvelles usines de production devraient ouvrir leurs portes prochainement. L'une pourrait se situer dans les Hauts-de-France chez le groupe PSA, et l'autre à Kaiserslautern, de l'autre côté du Rhin, chez Opel. Les batteries électriques européennes ne sortiront pas des usines avant 2023. En attendant, les constructeurs européens n’auront d’autre choix que de continuer à miser sur les modèles venus d’Asie.