Une partie de la finance mondiale s'engage à réorienter ses investissements vers le non carbone

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Daniel Fortin, rédacteur en chef au journal "Les Écho" , modifié à
Quelque 43 grandes banques occidentales, dont plusieurs enseignes américaines et françaises, ont signé un accord sous le patronat de l'ONU pour s'engager à financer des projets verts, et ainsi parvenir à l'objectif d'une neutralité carbone d'ici à 2050.

Le Sommet sur le climat réunit jeudi 40 pays à l'initiative du président américain Joe Biden. En marge de cet événement, une partie de la finance mondiale a décidé de s'engager résolument dans la lutte contre le réchauffement climatique. Ainsi, 43 grandes banques occidentales ont pris officiellement l'engagement de réduire drastiquement tout ce qui peut produire du gaz à effet de serre dans leur portefeuille d'investissement. Concrètement, cela veut dire qu'elles refuseront à l'avenir de donner de l'argent, par exemple, pour des projets de mines de charbon ou de forages pétroliers.

Parmi ces banques, on trouve des établissements français comme BNP Paribas, Société Générale, mais aussi, et c'est plus nouveau, des banques américaines, et pas des moindres. On peut citer Morgan Stanley, Bank of America ou encore Citigroup. Toutes promettent d'aligner leurs futurs projets d'investissement sur un seul objectif : la neutralité carbone d'ici à 2050. Mais les banques ne sont pas les seules à vouloir verdir leur image. Les grands fonds de pension, comme Blackstone par exemple, ont pris des engagements du même type.

De vaines promesses ?

Ces annonces ne sont pas sans intérêt pour ces organismes financiers, elles interviennent à un moment où l'écologie et la lutte contre le changement climatique sont deux thématiques très populaires au sein de l'opinion, dans la plupart des pays occidentaux. Néanmoins, tout laisse croire qu'il ne s'agit pas que d'un simple coup de com'. Ces banques ont pris des engagements fermes, à travers un accord signé sous l'égide de l'ONU, et soutenu par la nouvelle administration américaine, notamment par John Kerry, l'envoyé spécial pour le climat de Joe Biden.

Surtout, ces différents engagements ont été pris auprès des actionnaires, ce qui signifie que ces banques mettent en jeu publiquement leur réputation sur ce sujet. Elles savent que dans ce domaine, elles n'ont plus droit à l'erreur. Si les dirigeants de ces organismes ne tiennent pas leurs objectifs, ils seront sanctionnés.

Financer le coup de la transition

Mais que peut vraiment la finance contre le réchauffement climatique ? Le coup de la transition énergétique à l'échelle mondiale, c'est-à-dire du passage d'énergies fossiles à des énergies propres et renouvelables, est estimé à 5.000 milliards de dollars sur les 30 prochaines années. Cet argent, ce sont les banques qui vont le fournir. Ce sont elles qui vont arbitrer entre les projets polluants et ceux qui, au contraire, sont favorables à notre environnement. La finance n'est pas toujours l'ennemie, contrairement à ce que disait un ancien président français. Il faut au contraire s'en faire une amie, car sans son soutien, tenir les objectifs climatiques serait certainement impossible.