À cause de la météo de cet été, les chiffres de production de miel sont catastrophiques (photo d'illustration)
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Arthur Helmbacher, édité par Sophia Khatsenkova
Préparez-vous à peut-être payer votre pot de miel plus cher que d’habitude dans les mois qui viennent. À cause de la météo de cet été, les chiffres de production sont catastrophiques. Déjà confrontés au phénomène de la raréfaction des abeilles, notamment à cause des insecticides, les apiculteurs accusent le coup. Europe 1 a rencontré certains d'entre eux en Alsace.
REPORTAGE

C'est une année noire qui s'annonce pour les apiculteurs en France. Cet été, la météo n'a pas été clémente. Entre froid et humidité, c'est du jamais-vu en plus de sept ans, selon Météo-France. Cela a eu des conséquences, notamment sur la production de miel. Selon les secteurs, les pertes dépasseraient les 80 à 90% dans le Grand-Est. Europe 1 s'est rendue à Ribeauvillé, dans le Haut-Rhin. 

"En tant qu'apiculteur, je n'ai jamais vu ça"

Cette année, Arthur Frieh, président de la Fédération des apiculteurs du Haut-Rhin, a péniblement rempli deux seaux de miel de 25 kg. En général, avec 40 ruches, la production tourne autour des 2 tonnes. "Je suis dans le miel depuis plus de 40 ans et je n'ai jamais connu ça. J'ai des ruches que j'ai ouvert il y a trois semaines et je n'avais pas un œuf dedans. Donc la reine était présente, mais elle ne pondait plus", explique-t-il au micro d'Europe 1.

Un miel plus cher dans les prochaines semaines ?

Selon Arthur Frieh, la météo est la cause principale de cet été noir. "Le temps nous a plombé et nous plombe encore. Le froid a fait que l'abeille ne sortait plus. La météo nous a plombé également au niveau du printemps, puisque tous les fleurons jolis : les fleurs de cerisier, les fruitiers, les acacias et les châtaigniers ont gelé. Les abeilles n'avaient plus rien à butiner", indique l'apiculteur.

Ce manque de production ne sera pas sans conséquences, selon Arthur Frieh. "Il faut s'attendre à ce que le miel devienne plus cher. Il ne sera peut-être pas exclu que demain, un miel d'acacia que vous trouvez à 6,5 à 7 euros, vous le trouviez à 10 euros dès à présent." Dans ce contexte, les apiculteurs du Grand Est s'organisent collectivement pour monter des dossiers de demandes de calamités agricoles auprès du ministère de l'Agriculture.