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avec AFP , modifié à
Acculé depuis plusieurs semaines, le groupe pétrolier Français TotalEnergies a annoncé ce mardi 22 mars qu'il n'achèterait plus de pétrole russe d'ici à la fin de l'année, en raison de la guerre menée par la Russie en Ukraine. Cette décision est la suite logique du départ de la majorité des grands groupes mondiaux de la Russie depuis le 24 février.

Le groupe français TotalEnergies a annoncé mardi sa décision d’arrêter tout achat de pétrole ou produits pétroliers russes, "au plus tard à la fin de l’année 2022". L'entreprise, qui a été critiquée pour n'avoir pas quitté la Russie, a expliqué dans un communiqué prendre "des mesures complémentaires" face "à l’aggravation du conflit" en Ukraine.

"TotalEnergies prend unilatéralement la décision de ne plus conclure ou renouveler des contrats d’achat de pétrole et de produits pétroliers russes, afin d’arrêter tout achat de pétrole ou produits pétroliers russes, dans les meilleurs délais et au plus tard à la fin de l’année 2022", indique le groupe.

Total essaiera de s'approvisionner en Pologne 

Concrètement, il cherchera des approvisionnements alternatifs - notamment via des importations par la Pologne - pour sa raffinerie de Leuna située dans l'Est de l'Allemagne. La décision vaut aussi pour le diesel, dont l'Europe et notamment la France sont très friandes. Le diesel sera importé d'ailleurs, en particulier de sa raffinerie de Satorp en Arabie Saoudite (détenue avec Saudi Aramco).

TotalEnergies avait déjà annoncé qu'il n'apporterait plus de capital à de nouveaux projets en Russie, sans pour autant se retirer du pays.

Jadot avait dénoncé la présence du groupe en Russie

Le groupe français est actionnaire à 19,4% du géant du gaz russe Novatek et détient une participation de 20% dans Yamal LNG, un projet qui a été lancé fin 2017 et qui a produit plus de 18 millions de tonnes de gaz naturel liquéfié (GNL) en 2020. Le groupe détient également une participation de 10% dans Arctic LNG 2, un projet dont la première livraison de GNL est prévue pour 2023.

Il confirme qu'il "n’apportera plus de capital au projet" et ne le comptabilisera plus dans ses réserves prouvées d'hydrocarbures compte tenu des "incertitudes" que les sanctions font peser sur l'avenir du projet. Le maintien du groupe en Russie a été critiqué, notamment par le candidat écologiste à l'élection présidentielle Yannick Jadot, qui a jugé l'entreprise "complice" de "crimes de guerre". Des "accusations graves et infondées", se défend mardi TotalEnergies.