Temu, Shein, Amazon… Après la fast fashion, ces marketplaces grapillent des parts de marché sur le jouet
Selon la Fédération française des Industries du Jouet et de la Puériculture, 86% des jouets achetés auprès de vendeurs tiers sur les marketplaces ne respectent pas les normes de sécurité de l’Union européenne. Une concurrence qualifiée de déloyale par les acteurs du secteur.
À un mois des fêtes de fin d’année, vous avez peut-être déjà commencé à faire vos achats de Noël, en magasin ou, comme de plus en plus de Français, sur des marketplaces en ligne. Après la fast fashion , ces plateformes type Amazon MarketPlace grapillent désormais des parts de marché sur le jouet. Un tiers des Français ont déjà acheté au moins un jouet sur Temu, Shein ou Ali Express au cours des six derniers mois, selon l’institut Circana. Ces produits sont souvent moins chers, certes, mais attention aux risques sanitaires.
86% de ces jouets ne respectent pas les normes de sécurité de l’UE
Des hochets pour bébé, des produits avec des aimants qui risqueraient d’être avalés… Voici quelques exemples de produits à risque. Au total, 86% des jouets achetés auprès de vendeurs tiers sur les marketplaces ne respectent pas les normes de sécurité de l’Union européenne, selon la Fédération Françaises des Industries du Jouet et de la Puériculture. Et cela concerne aussi bien les produits pour nourrissons que ceux pour des enfants un peu plus âgés.
À quelques semaines de Noël, Florent Leroux, président de la fédération, appelle les Français à la prudence : "Un conseil pour les consommateurs, c’est déjà de toujours acheter auprès de revendeurs soit dans la distribution physique, ou alors sur Internet, qui sont agréés, que ce soit des spécialistes du jouet ou d’autre type de commerces. Donc de bien vérifier d’où vient le produit et où vous l’avez acheté. De se méfier des prix très très bas, parce que souvent c’est un signal indiquant que le produit n’est certainement pas conforme et peut-être aussi dangereux".
>> LIRE ÉGALEMENT - Produits illégaux : Bruxelles ouvre une enquête contre Temu
Différences de normes de production
Pour lutter contre ces risques, la Fédération réclame surtout que ces vendeurs tiers hors Europe aient une responsabilité d’activité économique en Europe, afin qu’ils soient donc tenus responsables des produits qu’ils proposent. Et ce, pour être soumis aux mêmes règles de production.
Car en l’état, ces acteurs représentent une concurrence déloyale assure Philippe Gueydon, co-président de la fédération des commerces spécialisés en jouets : "Je pense que la base de quelque chose d’équilibré c’est qu’on soit tous soumis aux mêmes règles. Et que ce qui est produit, fabriqué, acheté en Europe, le soit sous les mêmes règles". Et ce combat n’est pas sans rappeler celui des agriculteurs qui s’opposent catégoriquement à l’accord avec le Mercosur , notamment pour des questions de différence de normes de production.