«Taxes et droits de douane pour les pays étrangers» : à quoi l'Europe et la France doivent s'attendre avec Trump ?
Lors de son discours après son investiture, Donald Trump a détaillé sa feuille de route pour les quatre prochaines années. Il a évoqué notamment une augmentation des droits de douane sur les produits étrangers. Mais quelle en serait les conséquences d'une telle mesure sur l'économie française et européenne ?
Donald Trump est de retour aux affaires. Lors du discours qui a suivi son investiture, le 47e président des États-Unis a annoncé ce qu'il souhaitait faire durant les quatre prochaines années, qu'il voit comme un "âge d'or" pour son pays. Au Capitole, le milliardaire a annoncé une augmentation de 25% des droits de douanes au Mexique et au Canada au 1er février. Faut-il craindre la même chose pour les produits venant d'Europe et surtout de France ?
"Les conséquences quand même assez limitées"
Lors de la campagne présidentielle ainsi que sur son réseau social Truth Social, Donald Trump avait déclaré vouloir imposer une taxe de 10 à 20% sur tous les produits qui seraient importés aux États-Unis, voire jusqu'à 60% pour les produits venant de Chine. De son côté, l'Union européenne s'est dit "prête à défendre ses intérêts économiques", a affirmé ce lundi Valdis Dombrovskis, commissaire européen à l'Économie.
Mais pour Sylvain Bersinger, chef économiste au cabinet Astères, cette augmentation annoncée, d'environ 10%, qui constitue "une mauvaise nouvelle", aurait des "conséquences quand même assez limitées dans le sens où ces droits de douanes font apprécier le dollar. Or un dollar plus cher rogne l'impact positif que Trump attend des droits de douane pour rendre l'économie américaine plus compétitive".
Quelle réaction adopter ?
Il estime également que si des droits de douane sont effectivement imposés sur les produits européens, "les échanges les compenseraient assez largement". "Donc je ne pense pas que le solde commercial bilatéral Europe-États-Unis serait fortement impacté". Et quid de la France ? Là encore, assure-t-il, il n'y a pas péril en la demeure car "nos gros clients restent nos voisins immédiats : l'Allemagne, l'Italie, le Royaume-Uni, les Pays-Bas, etc".
S'agissant de la réaction à adopter face à cette décision de Donald Trump, Sylvain Bersinger estime qu'il ne vaudrait mieux... ne rien faire : "D'un point de vue strictement économique, je pense qu'il ne faudrait rien faire. Après, d'un point de vue politique, les Européens voudront réagir pour montrer leurs muscles. Mais, c'est l'erreur que fait Trump, ce n'est pas parce qu'il y a 10% de droits de douane que les produits européens seront plus chers de 10% aux États-Unis puisque le dollar sera plus cher. Il faudrait afficher plutôt un flegme et laisser faire le taux de change".
