SNCF : un syndicaliste menacé de licenciement pour s'être "mis à genoux" devant sa hiérarchie

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"J'ai réagi à chaud. Certes, j'ai été désagréable, provocateur, impertinent, mais jamais insultant ni menaçant", a réagi Eric Bezou. © CHRISTOPHE SIMON / AFP
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Europe1.fr avec AFP , modifié à
Excédé le 20 mars après un nouveau refus de promotion prononcé contre lui, Eric Bezou s'est "agenouillé devant (sa) cheffe" et lui a "demandé si c'était ça la posture d'agent de maîtrise" que sa hiérarchie lui reprochait de ne pas adopter.

Un syndicaliste SUD-Rail de la SNCF est menacé de licenciement pour s'être "mis à genoux" devant ses deux supérieurs hiérarchiques, a-t-il déclaré vendredi, à l'issue d'"un entretien préalable à sanction" avec la direction.

"Jamais insultant ni menaçant"

Excédé le 20 mars après un nouveau refus de promotion prononcé contre lui, Eric Bezou s'était "agenouillé devant (sa) cheffe" et lui avait "demandé si c'était ça la posture d'agent de maîtrise" que sa hiérarchie lui reprochait de ne pas adopter, a raconté ce délégué syndical. Un peu plus tard, il s'était aussi "mis à genoux" devant un autre supérieur hiérarchique. La décision de renvoyer ou non Eric Bezou devant un conseil de discipline interne sera prise dans un délai de 30 jours. Si un licenciement est alors prononcé, il devra être "autorisé par l'inspection du travail", a relevé le délégué syndical.

Interrogée par l'AFP, la direction de la SNCF a répondu qu'elle "ne commente pas de procédure interne en cours". "J'ai réagi à chaud. Certes, j'ai été désagréable, provocateur, impertinent, mais jamais insultant ni menaçant", a assuré Eric Bezou, actuellement chef de quai à Mantes-la-Jolie, dans les Yvelines, qui critique "les réorganisations" mises en place dans sa région depuis début 2017. Cette année-là, alors délégué FO, il avait été "sanctionné pour avoir tweeté sur la souffrance au travail", a-t-il rappelé.

Le soutien de ses collègues

Avant son entretien vendredi, une centaine de personnes - cheminots, postiers, "gilets jaunes" notamment - étaient venues lui apporter leur soutien sur le parvis de la gare Saint-Lazare, à Paris. Une banderole déployée disait "Non à la répression syndicale". "Pour mettre au pas nos collègues", la SNCF "cherche à intimider ceux qui relèvent la tête pour leurs droits et ceux de leurs collègues", a accusé SUD-Rail dans un communiqué, en protestant contre une "politique de casse" et une "stratégie de peur" dans l'entreprise.

À la SNCF, "les cas de répression syndicale se multiplient depuis l'an dernier, surtout à l'encontre de militants SUD-Rail", a dénoncé Bruno Poncet, secrétaire fédéral de ce syndicat, troisième organisation représentative au sein du groupe public ferroviaire.