Salon de l’agriculture : "L'agriculture a vraiment le sentiment d'être la variable d'ajustement"

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avec AFP
Emmanuel Macron va inaugurer, samedi, le Salon de l’agriculture, Porte de Versailles à Paris.

"S'il se fait huer ou insulter sur les premiers stands, ce sera irrattrapable". L’entourage d’Emmanuel Macron en a bien conscience : sa venue au Salon de l’agriculture, samedi, est à risques. Mais il se doit d’affronter une profession en colère. La présidente de la FNSEA,  syndicat agricole majoritaire, ne dit pas autre chose.

La France "risque de perdre 20 à 25.000 exploitations". La profession agricole est en "désaccord profond" avec Emmanuel Macron à propos des négociations commerciales entre l'UE et les pays du Mercosur, qui menacent 20 à 25.000 exploitations en France, a-t-elle lancé au micro de BFM/RMC. La France "risque de perdre 20 à 25.000 exploitations" si l'Europe signe ces accords, a estimé, Christiane Lambert.

Elle compte "redire samedi au président les risques qu'il fait prendre à l'agriculture française" lors de l'inauguration du salon à Paris. "Nous exprimerons jusqu'au bout notre désaccord (..) et nombre sont les consommateurs et les associations qui nous disent qu'ils sont à nos côtés" a-t-elle ajouté. La responsable s'inquiète particulièrement de l'absence de toute "garantie sanitaire" sur les quotas d'importation de viande brésilienne, argentine, uruguayenne ou paraguayenne qui seraient concédés par Bruxelles aux quatre pays de Mercosur afin de parvenir à un accord commercial global comprenant aussi les autres productions agricoles, l'industrie, les services etc.

"Le président a dit qu'il voulait cet accord. C'est sa responsabilité". "L'agriculture a vraiment le sentiment d'être la variable d'ajustement d'autre chose" a ajouté la responsable.  Elle dit ne pas comprendre "l'obstination" de l'exécutif de faire entrer en Europe de la viande qui sera "à un prix inférieur de 30%" à celle produite en France, car issue d'animaux qui mangent des farines animales interdites en France, et qui ont grandi avec des accélérateurs de croissance et autres substances non utilisées en Europe. "Ce n'est pas notre choix de faire cet accord (...) Le président a dit qu'il voulait cet accord. C'est sa responsabilité", a-t-elle conclu. Emmanuel Macron est prévenu, les agriculteurs l’attendent de pied ferme.