Ryanair se réorganise et annonce une perte nette de 20 millions d'euros au 3ème trimestre

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En 2018, la compagnie a souffert d'une concurrence effrénée sur le segment du court-courrier en Europe, ce qui l'a conduit à fortement baisser ses prix, réduisant mécaniquement ses marges. © ALBERTO PIZZOLI / AFP
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avec AFP
Lundi, en plus d'une mauvaise passe financière au 3ème trimestre, la compagnie irlandaise a annoncé que d'ici 12 mois elle se réorganiserait en quatre filiales.

La compagnie à bas coût Ryanair  a annoncé lundi une vaste réorganisation de son groupe avec la création de quatre filiales aériennes, tout en tombant dans le rouge au troisième trimestre face à une forte concurrence.

Dans un an, quatre Ryanair au lieu d'un. Le transporteur irlandais se composera d'ici 12 mois de quatre compagnies, à savoir Ryanair DAC en Irlande, Ryanair UK au Royaume-Uni, Laudamotion en Autriche et Ryanair Sun en Pologne. Ces filiales auront chacune leur propre directeur général et leur équipe de direction. Michael O'Leary, qui reste à la tête du groupe Ryanair avec le titre de directeur général, a par ailleurs vu son mandat prolongé jusqu'en 2024, selon un communiqué de la société. Ryanair explique vouloir passer à une structure similaire à celle du groupe aérien IAG, qui abrite plusieurs grandes compagnies comme British Airways et Iberia.

L'objectif est d'avoir un fonctionnement plus efficace, de réaliser des économies de coûts et de pouvoir envisager des acquisitions de petite taille, telle que celle de Laudamotion, dont la compagnie a pris le contrôle en 2018.

Forte concurrence et baisse des marges. Ryanair annonce ces changements au moment où il traverse une mauvaise passe financière, illustrée par la publication d'une perte nette de 20 millions d'euros lors la période d'octobre à décembre, soit le troisième trimestre de son exercice comptable 2018-2019. L'an dernier à la même époque, il avait dévoilé un bénéfice net de 106 millions d'euros. La compagnie souffre d'une concurrence effrénée sur le segment du court-courrier en Europe, ce qui l'a conduit à fortement baisser ses prix, réduisant mécaniquement ses marges. Cette perte est "décevante" mais "elle est entièrement due à des tarifs aériens plus faibles que prévu de manière à ce que nos clients profitent de prix qui n'ont jamais été si bas", souligne Michael O'Leary.

Un chiffre d'affaires en hausse. Le prix moyen d'un vol a reculé de 6% pour se situer à moins de 30 euros. Le nombre de passagers transportés a lui progressé de 8% à 33 millions sur le trimestre, pour un chiffre d'affaires en hausse de 9% à 1,53 milliard d'euros. Ryanair n'a en revanche pas touché à sa prévision de bénéfice pour l'exercice, après deux avertissements sur résultat en octobre 2018 et janvier dernier. Il table sur un bénéfice net compris entre 1,0 et 1,1 milliard d'euros, soit une nette baisse par rapport au 1,45 milliard enregistré en 2017-2018.