"Reste à charge zéro": face à la grogne des "gilets jaunes", les mutualistes et assureurs sommés de participer à l'effort

Agnès Buzyn reçoit mardi les principaux représentants du secteur des mutuelles et des assurances.
Agnès Buzyn reçoit mardi les principaux représentants du secteur des mutuelles et des assurances. © Eric Feferberg / AFP
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François Geffrier, édité par Romain David
Alors les annonces d’Emmanuel Macron en faveur des "gilets jaunes" menacent de bousculer le budget, le gouvernement n'entend pas laisser les mutualistes et les assureurs profiter de la réforme du "reste à charge zéro" pour augmenter leurs tarifs.

Les mutuelles et les assurances santé font-elles du "sabotage" comme le dénonçait la ministre de la Santé il y a quelques jours ? Agnès Buzyn reçoit mardi matin les représentants du secteur pour mettre les choses au clair. Ils seront ensuite à 16 heures à l’Elysée, alors même que certaines dispositions de la réforme sur le "reste à charge zéro" entrent en application au 1er janvier.

L'avertissement de la ministre. D’ici trois ans, cette réforme doit permettre aux patients de ne rien avoir à avancer pour régler certaines prothèses auditives ou dentaires et certaines paires de lunettes. Mais la ministre de la Santé a récemment critiqué les mutuelles, assurant qu'elles en profitaient pour gonfler leurs tarifs. "Il est hors de question que les mutuelles profitent d'une réforme à laquelle elles ont participé, qui a été négociée, qui a été signée entre tous les partenaires, pour augmenter leurs prix. Je ne le tolérerai pas", a-t-elle averti jeudi, au micro de France Culture.

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Un contexte social difficile. Officiellement, la double réunion de mardi doit valider le lancement d’un comité de suivi. Officieusement, il s’agit pour l'exécutif d’obtenir une victoire politique : un engagement des mutuelles et des assurances santé à ne pas mettre sur le dos du gouvernement leurs augmentations de tarifs à venir. Surtout, les assureurs et mutuelles vont être sommés par l'exécutif de participer à l’effort du moment. "Il y a le contexte 'gilets jaunes', les tensions sur le pouvoir d’achat, il faut qu’ils prennent leurs responsabilité !", explique-t-on au cabinet d’Agnès Buzyn. En clair, il n'est pas question d'utiliser de la réforme pour augmenter fortement les tarifs.

Lundi soir les mutuelles semblaient prêtes à s’engager sur ce point. Mais pas sûr qu’elles donneront un chiffre précis. Il faut dire que les tarifs augmenteront tout de même dans les années qui viennent, ne serait-ce que pour faire face à la hausse régulière des dépenses de santé en France.