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Benjamin Peter, édité par Rémi Duchemin , modifié à
En vertu d’un récent décret, des restaurants peuvent rouvrir leurs portes, ce lundi, pour accueillir des salariés en déplacement. Marc Nuding, propriétaire de La Table de l’ours, en Ariège, fait partie de ces heureux restaurateurs. Et malgré des contraintes, lui et ses clients ne cachent pas leur plaisir.
REPORTAGE

Manger au restaurant, c'est désormais un lointain souvenir, crise du coronavirus oblige... Et pourtant, certains établissements ont le droit de relever le rideau. En vertu d'un récent décret, des conventions peuvent désormais être signées entre des entreprises dont les salariés travaillent en extérieur, et des restaurants. Ce qui permet à certains restaurateurs de rouvrir leurs salles avec un protocole très strict. Exemple à Saint-Girons, en Ariège, à La Table de l’ours, où le propriétaire Marc Nuding s’est battu pour obtenir cette dérogation.

"C’est beaucoup de paperasse, mais ça vaut le coup"

"Ça fait longtemps qu’on n’a pas entendu ce bruit d’assiettes à la plonge, ça fait du bien", sourit le restaurateur en entendant ce son venu du fond de la cuisine, qu’il n’avait pas entendu depuis trois mois. Depuis jeudi, la préfecture a mis en place une convention entre son restaurant et les entreprises pour permettre à leurs salariés de manger chez lui. "Ils nous autorisent à recevoir les gens qui travaillent en extérieur, en déplacement, et qui ne peuvent manger que dans leur camion ou dehors. Il suffit de remplir cette convention avec la boite", explique Marc Nuding.

 

Et les contraintes ne pèsent pas lourd par rapport à la joie de retrouver son métier. "A l’entrée du restaurant, on tient un registre avec le nom de chaque personne. C’est beaucoup de paperasse, mais ça vaut le coup. C’est ce que je voulais : retourner en cuisine, tâter des couteaux et retrouver des gens à servir", explique le restaurateur.

"Manger chaud quand il fait froid, c’est ça qui est bien"

Le protocole est strict : quatre personnes maximum à table, et on garde le masque jusqu'à l'arrivée de l'assiette. Mais les clients n’en ont cure. "Pour s’arrêter manger, c’est impossible, donc il n’y a plus que les chaines, McDo et tout ça. C’est la grosse galère", déplore Christophe, un agriculteur venu acheter du bétail dans la région, qui en a marre de manger des sandwichs. "Manger chaud quand il fait froid, c’est ça qui est bien. On a l’impression de revivre. De reprendre une liberté."

Pour Marc Nuding, pas question d'arrêter la vente à emporter pour autant. Le restaurant a même embauché quelqu'un à partir d'aujourd'hui pour assurer les livraisons de repas.