Renault-Nissan : Macron "vigilant" sur le maintien des "équilibres"

"Nous sommes vigilants à ce que les équilibres de l'alliance soient préservés", a déclaré le chef de l'Etat dimanche.
"Nous sommes vigilants à ce que les équilibres de l'alliance soient préservés", a déclaré le chef de l'Etat dimanche. © Ludovic MARIN / AFP
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avec AFP , modifié à
Après la nomination d'une nouvelle direction à la tête de Renault, Emmanuel Macron a déclaré dimanche être "vigilant" sur les "équilibres" de l'alliance entre Nissan et le constructeur français. 

Les autorités françaises sont "vigilantes" sur le maintien des "équilibres" entre Renault  et Nissan, deux mois après l'arrestation de Carlos Ghosn au Japon, a déclaré dimanche au Caire Emmanuel Macron, qui s'est aussi inquiété du sort de l'ancien magnat de l'automobile.

Un groupe qui "a montré sa stabilité". "Nous sommes vigilants à ce que les équilibres de l'alliance soient préservés", a déclaré le chef de l'Etat au cours d'une rencontre avec la presse au premier jour de sa visite en Egypte. "Je ne crois pas du tout que ce qui se passe, qui est un cas individuel, soit de nature à renverser les équilibres de l'alliance" franco-japonaise, qui a "montré sa stabilité", a-t-il ajouté. Renault détient actuellement 43% de Nissan, qui lui-même possède 15% de Renault (mais sans droit de vote) et 34% de Mitsubishi.

Une remise à plat de l'alliance, dont Carlos Ghosn était la clef de voûte, pourrait signifier une perte d'influence de Renault, alors que certains chez Nissan déplorent que le constructeur japonais ne soit pas traité sur un pied d'égalité malgré un poids qui a grandi au fil des ans.

"Un minimum de décence" demandée pour la détention de Carlos Ghosn. Emmanuel Macron a indiqué qu'il avait évoqué avec le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, la situation de Carlos Ghosn, en détention depuis le 19 novembre au Japon, sur des soupçons de malversations financières qu'il nie. "Je me suis simplement préoccupé que le sort d'un compatriote français respecte le minimum de décence qu'on est en droit d'attendre", a-t-il expliqué avant d'ajouter : "j'ai considéré que la détention préventive était très longue et que les conditions de sa détention étaient dures, je l'ai dit à plusieurs reprises au Premier ministre Abe".

Une enquête menée par "des unités indépendantes", se défend le Japon. Interrogé sur le sujet lundi à Tokyo, le porte-parole du gouvernement japonais a défendu le système japonais. "Je voudrais m'abstenir de dévoiler la teneur des discussions entre les deux dirigeants. Mais les enquêtes sont menées par des unités pleinement indépendantes selon des procédures appropriées basées sur des décisions de nature uniquement judiciaire", a souligné Yoshihide Suga, lors d'un point presse régulier.

Une nouvelle direction pour "avancer sans heurts". Après deux mois de secousses déclenchées par l'arrestation surprise de Carlos Ghosn, Renault a nommé cette semaine un binôme aux commandes : Jean-Dominique Senard à la présidence et Thierry Bolloré à la direction générale. Emmanuel Macron et Shinzo Abe "ont dit espérer que cette nouvelle direction permette à la coopération entre Nissan et Renault d'avancer sans heurts", a souligné Yoshihide Suga.