PSA va verser une prime exceptionnelle à ses salariés : "2018 a été une année exceptionnelle et historique", se réjouit Carlos Tavares

ERIC PIERMONT / AFP 1:04
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Thibaud Le Meneec , modifié à
Se félicitant d'une année 2018 "exceptionnelle", le PDG du groupe PSA Peugeot-Citroën a expliqué mardi sur Europe 1 pourquoi la prime versée aux collaborateurs de l'entreprise augmentait de 43% cette année.
INTERVIEW

C'est une prime de performance et d'intéressement en forte hausse que s'apprête à verser PSA à ses salariés : au titre des résultats de l'année 2018, les collaborateurs du groupe qui gagnent jusqu'à deux fois le Smic vont recevoir 3.810 euros brut, a confirmé mardi son PDG Carlos Tavares au micro Europe 1 d'Emmanuel Duteil

Des augmentations à deux chiffres. "2018 a été une année exceptionnelle" et "historique" pour le groupe, a expliqué le dirigeant de la firme automobile, redevenue la première du continent. Il se félicite également d'une "augmentation du chiffre d'affaires de 19%, de la marge opérationnelle de 43% et du résultat net de 40%". En clair, l'année a été plutôt fructueuse pour un groupe "au bord de la faillite il y a cinq ans".

Le fruit de la richesse "redistribué". "Cette entreprise a su se reconstruire grâce à nos collaborateurs, qui sont exceptionnels", vante Carlos Tavares. Cette prime versée aux salariés est en augmentation de 43%, soit exactement l'augmentation de la marge opérationnelle : "Nous faisons attention à ce que le fruit de cette richesse créée soit aussi redistribué à nos collaborateurs. Sur cinq ans, au niveau mondial, nous avons multiplié par 4,5 les montants versés à nos collaborateurs en prime de performance et en prime d'intéressement. Le montant de ces primes est comparable aux dividendes qui ont été payés aux actionnaires. La situation est très équilibrée."

Peugeot de retour en Amérique du Nord. Au rang des bonnes nouvelles, Carlos Tavares s'est aussi réjoui sur Europe 1 des bons résultats d'Opel, racheté il y a un an et demi et depuis restructuré. En 2018, "Opel a gagné plus de 800 millions d'euros", ce qui est selon le dirigeant dû à un "travail remarquable" des collaborateurs de la firme allemande. Enfin, "la marque Peugeot va revenir en Amérique du Nord dans les trois prochaines années et nous allons revenir en Inde avec Citroën et en Russie avec Opel", a-t-il annoncé mardi.

" Nous n'avons pas encore trouvé la bonne formule pour rebondir en Chine "

Côté inquiétudes, le constructeur tricolore marque le pas en Chine avec la baisse d'un tiers des ventes, à 262.000 voitures écoulées. "Ce n'est pas un problème de voitures, c'est un problème de management, de rigueur dans la conduite des opérations. Nous n'avons pas encore trouvé la bonne formule pour rebondir en Chine mais nous allons finir par la trouver", concède Carlos Tavares, malgré le fait que "nous sommes parmi ceux qui sont les moins impactés par la décroissance du marché chinois." 

2019 moins fructueuse ? Enfin, le futur n'est pas si radieux aux yeux du dirigeant : "L'année 2018 a été une année de chaos, 2019 risque d'en être une autre", avec le Brexit et les élections européennes qui pourraient voir l'avènement des populistes sur le continent. "Je veux que cette région soit capable de représenter un pôle de performance qui puisse concourir avec l'Asie et l'Amérique du Nord", explique Carlos Tavares, qui prône in fine une concurrence à l'international plutôt qu'à l'intérieur du marché européen.