Pourquoi l’indice des prix à la consommation devrait prendre en compte l'immobilier

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Axel de Tarlé
L’indice des prix à la consommation sous-estime l’inflation, car son calcul ne prend pas en compte les prix de l'immobilier, l'achat d'un logement étant considéré par l'Insee comme un investissement, et non comme un bien de consommation. Toutefois, la Banque centrale européenne pourrait revoir cette définition.

Depuis des années, nos dirigeants assurent que les prix n'augmentent pas. À peine 1,4% en 2019. Et pourtant, le ressenti des Français est bien différent. Il faut dire qu'un élément capital, essentiel même, n'est pas pris en compte dans le calcul des prix : l'immobilier. Et pourtant, en 20 ans, les prix de l’immobilier ont doublé, voire triplé dans les grandes villes. Soit une augmentation de plus de 200%. C'est ce que l’on appelle une inflation galopante.

L'Insee ne tient pas compte de l'immobilier dans l'indice des prix, parce qu’elle calcule l'indice des prix "à la consommation". Tout est question de définition. Acheter un appartement ne fait pas partie de la consommation. On ne consomme pas un appartement, il s’agit d’un investissement qui garde toute sa valeur, et que son propriétaire pourra transmettre à ses enfants.

Vers un changement des règles de calcul

L'Insee prend simplement en compte les loyers dans son calcul de l'indice des prix. Et même s’ils augmentent, ils ne pèsent que pour 6% dans cet indice. Et pourtant, le logement est devenu l’un des premiers sujets de préoccupation des Français. Il absorbe plus de 25% du budget des ménages. Cette question est d’ailleurs au cœur des élections municipales.

La Banque centrale européenne veut changer cette règle. "Nous devons davantage prendre en compte l'immobilier dans le calcul des prix", déclare son chef économiste dans les colonnes du Financial Times. L’inflation se trouverait automatiquement revalorisé par ce changement, avec de nombreuses conséquences positives, puisque les retraites, le Smic et les taux d'intérêts sont revalorisés en fonction de l'inflation. Il faut dire que ne pas tenir compte de l'immobilier, quand on parle du budget des ménages, c’est refuser de voir l'éléphant au milieu de la pièce !