Pepsi, l'initiative des banques européennes pour contrer Visa et Mastercard

carte bleue, visa, 2000*1000
L'Union européenne veut mettre fin à l'hégémonie américaine dans les moyens de paiement en mettant sur pied son propre système. (Photo d'illustration) © PHILIPPE HUGUEN / AFP
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Emmanuel Duteil, édité par Ugo Pascolo
Sous l'égide de la BCE, plusieurs banques européennes veulent mettre à mal l'hégémonie américaine dans les moyens de paiement électroniques en mettant en place un système 100% européen. Un projet qui porte le nom cocasse de Pepsi, pour pan european payment system initiative.

Un projet nommé Pepsi. Cela n'a rien à voir avec une marque de soda bien connue, mais le nom (cocasse) choisit par les grandes banques européennes pour une initiative qui prévoit de contrecarrer l'hégémonie américaine dans les moyens de paiement, Visa et Mastercard en tête. Et si le pan european payment system initiative (Pepsi) n'en n'est pour l'instant qu'à l'étape des discussions, la volonté politique est bien réelle. 

A l'heure des cartes bancaires sans contact et des téléphones dotés de puces NFC [pour faire des achats, ndlr], le constat est clair : la quasi-totalité des moyens de paiement électroniques nous vient de l'autre côté de l'Atlantique. L'idée c'est donc de développer des technologies européennes concurrentes et efficaces avec lesquelles on pourra payer partout dans le monde. L'objectif de ce projet est ambitieux : atteindre au moins 60% des paiements électroniques en Europe.

Un projet piloté par la BCE

"Sur le long terme, c'est trop dangereux d'être dépendant des Américains, et demain des Chinois, sur une question aussi cruciale que les moyens de paiement", dit-on à Paris. Car oui, la dépendance européenne des moyens de paiement est une vraie question politique de souveraineté, c'est pour cela que la BCE pilote ce projet. Parmi les banques qui participent à cette discussion, on trouve notamment BNP Paribas côté français, mais aussi des établissements italiens, allemands, néerlandais, belges, portugais, ou encore espagnols. Une chose est sûre, quand l'Union européenne veut lutter contre l'hégémonie de l'oncle Sam, elle ne manque pas d'humour pour nommer son projet.