Les pêcheurs du Guilvinec, accompagnés des élus locaux, manifestent ce samedi contre les conséquences du Brexit. (Illustration) 1:31
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Charles Guyard, édité par Yanis Darras , modifié à
Les pêcheurs et les élus locaux du Guilvinec dans le Finistère manifestent ce samedi contre leur future perte d'activité lié au Brexit. Près de 90 navires Français vont devoir être détruits dans les mois à venir, dont 45 rien qu'en Bretagne, suite au départ du Royaume-Uni de l'Union européenne. Plus de 700 emplois seraient menacés. 

Les vaches sont dans les allées, les exposants déballent les derniers cartons de produits... Pas de doute, le Salon de l'Agriculture débute ce samedi, Porte de Versailles à Paris. Pour l'occasion, Emmanuel Macron y déambulera quasiment toute la journée dans les couloirs de l'événement, à la rencontre du public, des agriculteurs... Mais aussi des pêcheurs. 

Ces derniers sont particulièrement touchés par les conséquences du Brexit. Avec la baisse du nombre de licences de pêche, près de 90 navires vont devoir partir à la casse dans les trois prochains mois, dont 45 rien qu'en Bretagne. "C'est pire que si on fermait une usine", assure Stéphane Le Doaré, président de la communauté de communes locale du Guilvinec. Alors, une manifestation est prévue ce samedi pour dénoncer cette situation jugée abjecte. 

Des arrivages de poissons bientôt diminués

Pas moins de 26 chalutiers vont être envoyés à la casse d'ici cet été, et près de 700 emplois à terre risquent d'être également détruits. Un vrai tsunami social dans ce bassin de 40.000 habitants, alerte l'élu : "que ce soit dans la réparation navale, le transport... C'est toute une filière qui s'effondre", poursuit Stéphane Le Doaré. 

De fait, avec moitié moins de bateaux en activité, les arrivages de poissons vont également plonger et entraîner toute une économie dans cette chute. "Se dire qu'on peut être potentiellement impactés de moitié, c'est catastrophique pour les entreprises", réagit Jennifer Leroux, qui représente une centaine de mareyeurs au sein de l'Association bretonne des acheteurs de produits de la pêche. 

"Ça nous fait peur pour notre boulot"

"La réaction première des entreprises devrait être de tout simplement de diminuer leur nombre de salariés pour baisser les volumes d'activité", poursuit-elle. Et c'est justement ce que craint Loïc, transporteur. "On transporte directement de la criée vers le marché de Rungis, mais aussi vers Nantes, Bordeaux ou encore l'Espagne. Donc si on a moins d'activité, ça nous fait peur pour notre boulot", souligne-t-il. 

Permettre aux bateaux restants de pêcher plus, voilà qui sauverait les emplois, selon les acteurs de la filière. Mais cela passe par la levée des quotas de pêche. Un point qui sera justement réclamé lors de la mobilisation de ce samedi.