En 2019, 182.000 chômeurs ont bénéficié d'une "période de mise en situation" dans une entreprise. 2:56
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Olivier Samain et Mélina Facchin, édité par Romain David
Les demandeurs d'emploi inscrits à Pôle emploi peuvent bénéficier d'une "période de mise en situation" en entreprise, notamment pour compléter un projet de reconversion. Dans 72% des cas, ce dispositif a permis un retour à l'emploi dans l'année qui a suivi, selon des chiffres publiés la semaine dernière.

Pouvoir s'immerger dans une entreprise pendant plusieurs jours pour découvrir un nouveau métier lorsque l'on est chômeur fait partie des dispositifs d'accompagnement proposés par Pôle emploi. Relativement méconnu, cette "période de mise en situation en milieu professionnel" facilite pourtant le retour à l’emploi dans la majorité des cas. L'objectif est de permettre à un demandeur d’emploi de se mesurer à un nouveau secteur d'activité lorsqu'il envisage une éventuelle reconversion. Ou, s’il a déjà fait son choix, de vérifier en situation qu'il a les compétences requises. Surtout, l’immersion en milieu professionnel peut aussi servir à initier une démarche de recrutement. 

Des résultats probants

Selon une étude publiée jeudi par Pôle emploi, une année après la fin de l’immersion, 72% des bénéficiaires ont eu accès à un emploi. À titre de comparaison : seuls 55% des demandeurs d'emploi, parmi ceux qui ne suivent pas ces périodes d’immersion, retrouvent un métier dans l'année qui suit leur inscription à Pôle emploi.

Le dispositif semble donc payer, d'autant que les entreprises y trouvent leur compte, puisqu'il s'agit d'une forme de période d’essai avant l’embauche, sans salaire à verser puisque le candidat continue de toucher ses allocations. Les entreprises ont néanmoins l'obligation de consacrer des moyens à l’accompagnement du demandeur d’emploi, notamment avec la désignation d’un tuteur. Quant aux bénéficiaires, au-delà de l’embauche possible, ils voient dans ce dispositif un moyen de gagner en confiance avant de reprendre un emploi.

"Je n'avais pas imaginé travailler dans la dorure"

"On a réussi grâce à Pôle emploi à trouver une personne motivée. Dans notre domaine, c'est très compliqué", témoigne auprès d'Europe 1 Pascal Meyer, à la tête d'une entreprise spécialisée dans la restauration de tableaux à Schiltigheim, près de Strasbourg. Gennaro, un Italien de 36 ans au chômage depuis quelques mois et qui a fait des études artistiques, est entré en immersion dans l'atelier comme doreur.

"Je n'avais pas imaginé travailler spécifiquement dans la dorure, mais après cette période d'immersion, je vois que c'est possible", explique-t-il. Encore en formation pour deux mois, il devrait très bientôt devenir le septième salarié de l'atelier. 

En 2019, 182.000 chômeurs en immersion dans une entreprise

En 2019 - dernière année pour laquelle les chiffres du dispositif sont connus -, quelque 182.000 chômeurs ont pu bénéficier de cette immersion. La durée moyenne est de sept jours, parfois un mois, voire deux. Les bénéficiaires sont généralement un peu plus jeunes que l’âge moyen des chômeurs inscrits à Pôle emploi et comptent plus de femmes que d’hommes. Il s'agit souvent de candidats un peu plus diplômés que la moyenne. Autre donnée : près d'un tiers des bénéficiaires ont débuté leur immersion rapidement, dans les trois mois qui ont suivi leur inscription à Pôle emploi.