Les travaux d'économies d'énergie, bouée de sauvetage des artisans

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Gabriel Vedrenne et Carole Ferry , modifié à
INFO E1 - Si l’activité dans le bâtiment continue de reculer, un domaine limite la casse : la rénovation énergétique, encouragée par les crédits d’impôts.
INFO EUROPE 1

Les artisans du bâtiment sont toujours en pleine zone de turbulences : leur activité a continué de reculer au troisième trimestre 2015. Mais tous les voyants ne sont pas le rouge puisqu’un secteur commence à redécoller, selon le dernier rapport de la Confédération des artisans du bâtiment (Capeb) qu’Europe 1 s’est procuré en exclusivité : la rénovation énergétique. Une activité bien aidée par les préoccupations environnementales, mais aussi et surtout les crédits d’impôts.

La rénovation énergétique, seul voyant dans le vert. Les derniers chiffres de la Capeb confirment que le secteur du bâtiment n’a toujours pas redémarré : les artisans ont vu leur activité reculer de 2,5% au cours des trois derniers mois. La dernière fois que le secteur était en croissance, c’était au deuxième trimestre… 2012.

Qu’il s’agisse des travaux dans le neuf ou l’ancien, l’activité est en recul. Une seule activité est en croissance depuis le début de l’année : les chantiers d’Amélioration de la performance énergétique des logements (APEL). Autrement dit, les travaux de rénovation énergétique pour mieux isoler son logement ou améliorer l’efficacité du système du chauffage.

Les raisons de l’embellie. Les raisons de ce retour à la croissance sont multiples, et pas seulement liées aux préoccupations environnementales. Il y a d’abord la reprise des ventes de logements anciens, qui sont souvent suivis de travaux de rénovation. Mais aussi et surtout la rénovation énergétique, qui permet à la fois de consommer moins d'énergie et de bénéficier d'un crédit d'impôt : l'isolation des combles, les changements de fenêtres mais surtout de systèmes de chauffage.

"Depuis la rentrée, le téléphone sonne. L’entrée des clients chez nous, c’est le crédit d’impôt", témoigne Thierry Touzard, électricien dans l’Isère. "Je suis passé d’un ou deux chauffe-eaux thermodynamiques dans l’année à une dizaine. On a multiplié par quatre voire cinq les chiffres sur ce type de produit, ce qui nous permet de ressortir un certain chiffre d’affaire qu’on avait plus. Cela ne le multiplie pas, cela ne nous sort pas de la panade. Mais en tout cas, cela nous empêche de tomber plus profond", ajoute-t-il.

Pas encore de quoi embaucher car les carnets commandes ont encore du mal à se remplir pour tous les autres travaux qui ne bénéficient pas d'aides de l'Etat, par exemple la rénovation des systèmes électriques. Mais le pire selon cet entrepreneur : la paralysie des commandes publiques.