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Baptiste Morin, édité par Yanis Darras
Les négociations commerciales entre les industriels et les distributeurs se sont terminées officiellement dans la nuit de mercredi à jeudi, à minuit. Des discussions houleuses entre les deux parties sur les nouveaux tarifs d'achats, alors que l'inflation touche déjà durement les Français. Avec ces nouveaux contrats, une hausse des prix d'environ 10% sera à prévoir. 

Au Salon de l'Agriculture, dans le rayons des supermarchés, à la pompe... L'inflation est partout et continue de chambouler les habitudes des Français. En février, la hausse des prix était de près de 6,2% sur un an, et même 14,5% pour les seuls produits alimentaires. Et ces hausses ne devraient pas se terminer de sitôt. 

En discussion depuis six mois, les industriels et les fournisseurs se sont livré un bras de fer autour des futurs prix des produits du quotidien dans les rayons des supermarchés. Des discussions musclées qui ont pris fin mercredi soir, du moins, officiellement, car toutes les négociations n'ont pas abouti.

Un effet d'aubaine ?

Contacté par Europe 1, un représentant de grands groupes agroalimentaires confiait que seulement deux contrats sur trois avaient été signés chez lui. Car pour la première fois, les industriels ont demandé des hausses de prix à deux chiffres, soit des hausses cinq fois plus importantes qu'en temps normal. Une demande qui a tendu les discussions avec les distributeurs dès le départ, à l'instar du patron des supermarchés E.Leclerc, Michel-Edouard Leclerc qui dénonçait dès la mi-février les "augmentations énormes" réclamées par les industriels. 

De son côté, le patron de Système U prévoit une hausse de 10% des prix dans les rayons dans les prochains mois, face à l'inflation mais aussi face à "l'effet d'aubaine d'un certain nombre d'acteurs (industriels ndlr)". Une hausse confirmée par les premiers contrats signés, qui s'ajoute en plus des 14% d'inflation alimentaire déjà enregistrés. 

Des négociations encore en cours

Pour les autres, il va encore falloir discuter. En théorie, s'il n'y a pas d'accord, la Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF), doit intervenir car le consommateur serait lésé. Sauf que ce gendarme de la consommation ne le fera pas avant deux ou trois jours, ce qui laisse le temps aux industriels et aux distributeurs de se parler.

Mais au bout du compte, des tensions devraient subsister sur certains produits. Produits qui risqueraient à terme de disparaître des rayons des grandes surfaces.