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Charles Luylier (à Balma, en Haute-Garonne) / Crédits photo : MATHIEU THOMASSET / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP , modifié à
Le dispositif du leasing social, lancé en début d'année, cartonne en France avec 50.000 commandes dans tout le pays. Mais pour les concessionnaires, qui ont avancé les 13.000 euros par véhicule, le remboursement de l'État tarde. Et cela provoque de vrais problèmes pour les entreprises, comme Europe 1 l'a constaté en Haute-Garonne.

L'État mauvais payeur ? Le gouvernement doit 140 millions d'euros aux concessionnaires automobiles, tous ceux investis dans le fameux dispositif du leasing social. Cette aide lancée en début d'année doit permettre aux Français les plus modestes d'acquérir une voiture électrique pour moins de 100 euros par mois. Si l'opération a cartonné avec 50.000 commandes dans toute la France, les concessionnaires ont dû eux-mêmes avancer les 13.000 euros de primes de l'État promis sur chaque voiture. Problème : le remboursement tarde. C'est notamment le cas chez un concessionnaire de Haute-Garonne, qu'Europe 1 a rencontré.

Dans les quatre concessions d'Hervé Dubois, l'opération lancée en février a cartonné. Si un nombre record de voitures vendues, il n'a pas reçu un euro de la part de l'État à ce jour. "Ça représente 200 voitures, 200 dossiers à 13.000 euros, ça fait 2,6 millions d'euros. Nous, on a joué le jeu. Mais c'est vrai que derrière, on ne s'imaginait pas devoir patienter pour se faire payer ces mêmes voitures."

Une plateforme de l'État pour récupérer l'argent, mais source d'inquiétude

Patienter et pendant ce temps payer des charges énormes, lui qui a sous sa coupe plus de 200 collaborateurs. "C'est l'argent dont on a besoin pour acheter les voitures, payer les salaires, payer les impôts, l'électricité, loyers... C'est plus difficile, surtout quand ce n'est pas prévu."

Autre motif d'inquiétude : la plateforme de l'État, censée ouvrir dans une semaine. Un site sur lequel Hervé Dubois devra rentrer les documents de ses clients pour récupérer l'argent. Sauf que ce sera très long. "L'objectif est de monter des dossiers irréprochables sans qu'on les renvoie pour qu'on puisse se les faire payer le plus vite possible puisque j'ai 2,6 millions d'euros qui attendent."

Face à ce flou général, d'autres concessionnaires ici ont tout simplement refusé de livrer les véhicules aux clients tant qu'ils n'ont pas reçu le remboursement de l'État.