Le bouclier tarifaire ? Il est temps d'y mettre fin pour le Conseil d'analyse économique

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Baptiste Morin, édité par Yanis Darras , modifié à

Le bouclier tarifaire vit-il ses derniers mois ? C'est ce que se demande le Conseil d'analyse économique, qui estime que le dispositif "est très mal ciblé" et n'incite pas à la sobriété énergétique. Une nouvelle aide, plus ciblée, devrait être mise en place estime le CAE.

Est-ce le bon moment pour supprimer le fameux bouclier tarifaire sur l'énergie en vigueur depuis un peu plus d'un an ? C'est la question que se pose le Conseil d'analyse économique (CAE), alors que l'environnement économique défavorable. Les secousses sur les marchés financiers ou encore la remontée des taux directeurs opérés par la Banque centrale européenne, qui signifie que s'endetter va coûter de plus en plus cher pour l'État, indiquent pour le Conseil, qu'il est temps de sortir du bouclier tarifaire sur l'énergie. 

Pas de sobriété

Car, si le bouclier tarifaire a bien répondu à l'urgence, il coûte très cher et n'incite pas à réduire la consommation. "Le bouclier tarifaire est très mal ciblé car il donne de l'argent ou procure de l'assurance contre l'évolution des prix, à des gens qui n'ont pas nécessairement besoin", estime au micro d'Europe 1 Camille Landais, président délégué du Conseil d'analyse économique. De plus, "il est fait de telle manière que, au lieu de ne faire que protéger, il protège et il réduit les incitations à diminuer sa consommation énergétique", poursuit-il. 

Un bouclier à la manière de l'aide carburant ?

Parallèlement, le CAE préconise une réforme en profondeur du marché européen de l'énergie. Cette dernière doit atteindre trois objectifs : la décarbonation, la garantie de l'approvisionnement, mais aussi des prix raisonnables.

Et pour ce qui est du futur bouclier tarifaire, une prochaine note du Conseil d'analyse économique, publiée en mai, doit esquisser des pistes. Le nouveau dispositif pourrait ressembler à ce qui a été décidé pour le carburant. À l'époque, après des remises généralisées en fin d'année dernière, le gouvernement a préféré au 1ᵉʳ janvier de créer une aide conditionnée au niveau de revenu d'un ménage , et à l'utilisation d'un véhicule pour aller travailler.