L'Union européenne affirme que les énergies renouvelables ne suffiront pas pour répondre à la demande croissante d'électricité. 1:21
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Elise Denjean, édité par Ugo Pazsco
Loin de faire l'unanimité, un label vert pour les centrales nucléaires et au gaz a été acté par la Commission européenne. Ce dispositif vise à répondre à la demande croissante d'électricité sans pour autant renoncer aux énergies renouvelables. Europe 1 fait le tour de ce qui va changer pour l'atome avec ce dispositif.

La Commission européenne a annoncé la création d'un label "vert" pour les centrales nucléaires et au gaz. Un dispositif qui reconnaît, sous certaines conditions, leur contribution à la lutte contre le changement climatique. Une décision qui a déclenché la colère d'organisations écologistes, tout en divisant les 27 États membres de l'UE. Opposée à l'atome, comme l'Allemagne et le Luxembourg, l'Autriche a ainsi aussitôt annoncé qu'elle attaquerait devant la justice européenne cette initiative également contestée dans le monde de la finance. Europe 1 fait le point sur ce que va changer l'instauration de label controversé.

Mobiliser des fonds privés

Tout d'abord, il va permettre de mobiliser des fonds privés vers les filières du nucléaire et du gaz en réduisant les coûts de financement. Un privilège jusqu'ici réservé aux énergies renouvelables. Si Bruxelles affirme que ces dernières restent sa priorité en matière de lutte contre le dérèglement climatique, l'Union européenne affirme également que les énergies renouvelables ne suffiront pas pour répondre à la demande croissante d'électricité. D'où le besoin de favoriser aussi l'investissement dans des moyens stables comme le nucléaire ou le gaz.

Une transition limitée dans le temps

Ce label n'est donc pas un blanc-seing. D'ailleurs, le texte impose notamment une transition limitée dans le temps sous certaines conditions et l'obligation de recours aux meilleures technologies disponibles. Les projets de construction de nouvelles centrales nucléaires devront par ailleurs avoir obtenu un permis de construire avant 2045. Tandis que pour ce qui est de prolonger la durée de vie de celles qui existent déjà, il faudra le faire avant 2040.

Enfin, concernant le gaz, la Commission européenne impose un plafond d'émissions de CO2 de moins de 100 grammes par kilowattheure. Un seuil inatteignable avec les technologies actuelles, selon plusieurs experts.