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Agathe Cherki
La Commission européenne va annoncer ce mercredi la création d'un label "vert" controversé pour les centrales nucléaires et au gaz, reconnaissant, sous certaines conditions, leur contribution à la lutte contre le changement climatique. Le projet, qui divise les 27 Etats membres de l'UE, a déjà provoqué la colère de nombreuses ONG environnementales mais représente une victoire pour la France.

Faut-il considérer le gaz et le nucléaire comme des énergies vertes ? Pour la Commission européenne, oui. L’institution, sous la pression française, va officialiser ce mercredi matin cette position très controversée. Mais si ce projet divise les 27 Etats membres de l'UE et a déjà provoqué la colère de nombreuses ONG environnementales, c'est également une victoire pour la France. 

"Ce n'est pas acceptable", ne décolère pas la ministre autrichienne de l'Énergie et du Climat, prête à traîner la Commission européenne en justice. Car l'Autriche refuse de voir le gaz et le nucléaire ajoutés à la liste des activités que l'Union européenne juge "verte" et donc dignes de recevoir le soutien d'investisseurs privés.

Une proposition "pas alignée avec la science"

Cette décision fait également bondir le Luxembourg, le Danemark ou encore le Portugal. Elle sème la discorde au sein même de la Commission européenne et surtout au sein du Parlement européen, qui pourrait faire obstruction à la proposition. Pire, la Commission s'attire les foudres des experts, des ONG, des industriels et des investisseurs, qu'elle sollicite depuis trois ans.

Parmi eux, Sébastien Godinot, membre de l'organisation WWF. "On a in fine une proposition qui n'est pas alignée avec la science, qui fait pire que le marché actuel et qui est à la traîne derrière plusieurs autres taxonomies développées dans d'autres régions. Et pourquoi on en est arrivé là ? Principalement à cause de la France", assure-t-il. 

La France maintient que le nucléaire est nécessaire le temps de passer au renouvelable. Elle se retrouve dans une position d'autant plus délicate qu'elle a pris la présidence du Conseil de l'Union avec l'objectif de faire de l'Europe une championne du climat.