La situation fiscale d'Airbnb en France est "inacceptable" pour Bruno Le Maire

Bruno Le Maire Assemblée nationale 1280
Bruno Le Maire a évoqué le cas d'Airbnb à l'Assemblée nationale. © JACQUES DEMARTHON / AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Bruno Le Maire estime inacceptable que les plateformes numériques ne paient que "quelques milliers" d'euros d'impôt alors que leur chiffre d'affaires se compte en millions.

Le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, a jugé mercredi que la situation fiscale en France des plateformes numériques comme Airbnb était "inacceptable" et a annoncé une initiative franco-allemande sur le sujet pour la mi-septembre.

"Dizaines de millions de chiffre d'affaires". Dans une réponse au député du parti gouvernemental La République en marche, Benjamin Dirx (REM), Bruno Le Maire est revenu sur le cas d'Airbnb, la plateforme de locations temporaires, qui a payé moins de 100.000 euros en 2016 au fisc, alors que plus de 10 millions de Français ont utilisé le site, comme l'a révélé lundi Le Parisien. "Ce sont des dizaines de millions de chiffre d'affaires réalisés par ces plateformes du numérique et quelques dizaines de milliers d'euros (seulement) qui sont perçus par le trésor public français", a affirmé le ministre à l'Assemblée nationale, jugeant cette situation "inacceptable".

Une juste contribution. "C'est le droit d'Airbnb d'opérer en France. Mais c'est notre droit aussi d'exiger de la part d'Airbnb et de toutes les plateformes du numérique une juste contribution au trésor public français", a souligné le ministre, annonçant une initiative au niveau européen pour la rentrée. Bruno Le Maire a certes reconnu que l'OCDE et la Commission européenne s'étaient déjà emparées de ces questions fiscales, "mais tout cela prend trop de temps, tout cela est trop compliqué", a-t-il regretté. 

Proposition franco-allemande. Pour "aller plus vite et obtenir des résultats plus rapidement", le ministre a annoncé le dépôt d'une "proposition franco-allemande au prochain conseil des ministres européens", qui aura lieu le 15 septembre à Tallin, en Estonie. Selon l'entourage du ministre, il s'agit d'ajouter "un texte spécifique sur la fiscalité du numérique" à l'ordre du jour. "Nous voulons que cela se transforme en proposition de la Commission européenne qui devrait être étudiée au niveau des chefs d'État au conseil européen de décembre", a-t-il ajouté. Ces plateformes sont pratiquement toutes basées en Irlande, pays membre de l'Union européenne.

Cette initiative franco-allemande aura pour objectif d'obtenir "une taxation de toutes les plateformes du numérique, de tous les géants du numérique", qu'il s'agisse de Google, d'Amazon ou de Facebook", a précisé Bruno Le Maire. "Chacun doit payer une juste contribution", a-t-il affirmé.