La France n'a pas assez de bitume pour rénover ou construire ses routes

bitume travaux route 1280 GEORGES GOBET / AFP
© GEORGES GOBET / AFP
  • Copié
François Geffrier, édité par Anaïs Huet
Cette pénurie de bitume cause des retards dans les chantiers de construction ou de rénovation des routes, dont certaines ont pourtant bien besoin d'un petit lifting cette année. 

L'été est généralement la période choisie pour réaliser des travaux sur les routes - les trois-quarts des travaux routiers sont ainsi réalisés entre mai et octobre. Et cette année, les chaussées, particulièrement abîmées par les intempéries, en ont bien besoin. Or, la France subit en ce moment une pénurie de bitume, ce matériaux dérivé du pétrole. 

Les chantiers au ralenti. Cela fait une semaine que les chantiers menés par l'entreprise Roger Martin sont très ralentis. "Sur une journée normale, au lieu de faire 1.200 tonnes d'enrobé, on va en fabriquer au mieux 700 tonnes", constate amèrement Charles Bricogne, le directeur général de cette société dijonnaise de 1.500 salariés. "Nos clients sont encore compréhensifs, mais si ce phénomène dure encore pendant un, deux ou trois mois, ça va être plus compliqué", s'alarme-t-il.

"On racle les fonds de cuve". Pour l'instant, pas question pour cette entreprise familiale de recourir au chômage technique. Mais certains jours, les chantiers sont carrément arrêtés quand le stock de bitume est trop bas. "On racle les fonds de cuve, et on ne traite que les petites rustines sur les chaussées endommagées", précise Charles Bricogne. 

Des problèmes d'approvisionnement. La cause de cette pénurie, qui touche aussi les géants Vinci, Bouygues et Eiffage, est en partie à imputer au secteur des travaux publics, qui connaît enfin un redémarrage après dix années de crise. Il se montre donc à nouveau gourmand en bitume. Or, au printemps, la grève à la SNCF a touché tout autant les voyageurs que les wagons de fret transportant, entre autres, du bitume. De plus, le secteur du transport routier connaît une crise des vocations, il lui manque 20.000 chauffeurs de camions.

L'Union française des industries pétrolières, espère tout de même un retour à la normal vers la fin de l’été.