Pour la Cour d’appel de Douai, les contributeurs de Clic and Walk sont des salariés. 1:45
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Lionel Gougelot, édité par Séverine Mermilliod , modifié à
La jeune pousse lilloise Clic and Walk, basée sur l'économie participative, vient selon nos informations d'être condamnée par la Cour d'appel de Douai pour "travail dissimulé". La justice demande à ce que les 700.000 contributeurs soient considérés comme des salariés.
INFO EUROPE 1

Une décision de justice pourrait remettre en cause tout le secteur de l'économie collaborative, dans laquelle chacun - via son smartphone ou son ordinateur - peut devenir un contributeur. La start-up lilloise Clic and Walk, dont c'est le modèle, vient en effet, selon les informations d'Europe 1, d'être condamnée pour "travail dissimulé". Pour la Cour d’appel de Douai, les contributeurs sont des salariés. Classée par l'Unesco parmi les jeunes pousses les plus innovantes du monde, Clic and Walk a révolutionné le marketing direct, en permettant aux entreprises et marques de suivre la visibilité de leurs produits dans les magasins, ou de sentir les impressions des consommateurs.

Pour cela, une communauté de contributeurs, des "clic-walkers", envoie des photos sur l'application contre une récompense... en moyenne de 6 euros par an. Pas question donc de rémunération, mais plutôt d'une simple récompense symbolique. Et pourtant, la justice estime que les 700.000 membres doivent être considérés comme des salariés de l'application.

Relaxée puis condamnée

Dans un premier temps, et après deux ans d’enquête, le Tribunal de Lille avait d'abord relaxé l’entreprise pour travail dissimulé. Mais en appel, la justice a finalement jugé que les 700.000 contributeurs devaient être considérés comme des salariés de la jeune pousse. En outre, une amende de 50.000 euros lui été infligée.

Incompréhensible pour la fondatrice de Clic and Walk. "Lorsqu'on demande à nos clic-walkers de prendre en photo leur paquet de croquettes pour chiens, j'ai du mal à comprendre comment l'on peut imaginer que l'on est dans le cadre d'un contrat de travail", s'indigne Frederique Grigolato. "Ils sont dans une démarche participative, on parle de communauté de consommateurs, on n'a jamais eu de plainte aux prud'hommes de gens qui auraient demandé une requalification, ni de plainte de l'Ursaff, ni de clients... On ne comprend pas trop ce qui arrive."

Cette décision risque de plus selon elle d' "impacter fortement l'ensemble de l'économie collaborative et participative", puisque c'est le modèle de nombre d'autres entreprises. Clic and Walk a donc décidé de porter l'affaire en Cassation, espérant que la jurisprudence permettre de conforter son activité, ainsi que celle de toute l'économie participative.