Michel-Edouard Leclerc 3:30
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Manon Fossat , modifié à
Dans toutes les enseignes de distribution, les prix de certaines matières premières flambent. Invité de Sonia Mabrouk sur Europe Matin mardi, le chef d'entreprise Michel-Édouard Leclerc a assuré que pour certains produits, le groupe était prêt à "prendre sur ses marges" pour limiter l'impact sur les agriculteurs, mais aussi sur les consommateurs.

Après l'énergie et le carburant, la flambée des prix touche désormais les matières premières agricoles, notamment le blé, mais aussi les prix des matières industrielles comme le carton et le plastique. Et tout cela a un impact sur les prix en rayons des supermarchés. Invité sur Europe Matin mardi, le chef d'entreprise Michel-Édouard Leclerc, à la tête du groupe de distribution, a reconnu qu'une "vague d'augmentation très forte" arrive en France et qu'il s'agit pour lui de réduire au maximum l'impact pour les agriculteurs, mais aussi pour les consommateurs.

"Je rempile aujourd'hui parce que je pense qu'il ne faut pas laisser passer cette inflation. Il faut négocier, trier et s'opposer. Sur certaines augmentations des prix on ne peut pas faire autrement, sinon des agriculteurs vont déposer le bilan. Que ce soit les gens qui font du blé, de la farine, ou des boulangers qui en font des baguettes. Ils sont obligés d'augmenter les prix sinon ils ne vendent rien", a-t-il estimé. "Donc la baguette a pris 10 centimes et elle va reprendre 10 centimes."

Ne pas impacter "trop fort" et "en une fois" le consommateur

Concernant son enseigne, le patron a assuré que "les prix vont suivre l'inflation" mais qu'un "tri" va être opéré. "Il y a des hausses de prix qui nous arrivent d'agriculteurs français, de producteurs, d'éleveurs, et celles-là, elles passeront. Nous allons prendre sur nos marges, lisser et faire des contrats à long terme de manière à ce que le prix soit dans un tunnel et que le consommateur ne soit pas impacté trop fort et en une fois", a-t-il poursuivi. 

Michel-Édouard Leclerc a encore assuré que des négociations sont en cours. "Depuis cinq ans nous sommes dans la déflation. Aujourd'hui, en France, on est à 2,6% d'inflation pour le mois dernier et on va monter très très vite à 4% malgré que l'Etat ait bloqué de manière très heureuse le prix du gaz", a averti le président de l'enseigne emblématique avant de réaffirmer sa position. "C'est nous qui allons faire le boulot avec les autres acteurs de la grande distribution comme Carrefour ou Intermarché pour modérer cette inflation."