La Première ministre Elisabeth Borne a assuré vendredi que le Smic augmenterait "d'un peu plus de 2%" au 1er mai et appelé les entreprises à "renégocier les grilles salariales" pour défendre le pouvoir d'achat après une inflation en mars un peu plus forte qu'envisagée.
Cette inflation qui a atteint 5,7%, soit légèrement plus que les 5,6% initialement prévus par l'Insee (Institut national de la statistique et des études économiques), va conduire mécaniquement "à une revalorisation du Smic au 1er mai d'un peu plus de 2%", portant à 6% son augmentation sur un an, a expliqué la cheffe du gouvernement lors d'un déplacement à Hanches, en Eure-et-Loir.
Une hausse de 2,19% selon Olivier Dussopt
Selon le cabinet du ministre du Travail Olivier Dussopt, la hausse sera de 2,19%. Le Smic net mensuel sera ainsi revalorisé de 30 euros à 1.383 euros pour un temps plein de 35 heures. Les fonctionnaires les moins bien payés bénéficieront également d'une hausse de leur traitement afin qu'aucun d'entre eux ne soit rémunéré sous le Smic, a indiqué le ministère de la Fonction publique vendredi soir.
"Les rémunérations des agents publics dont le traitement basculerait sous la valeur du Smic brut au 1er mai seront rehaussées, selon des modalités qui seront précisées dans les prochaines semaines", a affirmé le ministère. La dernière revalorisation de la sorte, au 1er janvier 2023, avait concerné plus de 400.000 fonctionnaires (sur 5,7 millions d'agents publics en France).
La flambée des prix évitée grâce au "panier anti-inflation"
Lors de la visite d'un hypermarché, qui a été interrompue à plusieurs reprises par quelques manifestants hostiles à la réforme des retraites, Mme Borne a appelé les entreprises à "renégocier au plus vite les grilles salariales" pour les employés afin que les salariés qui gagnent un peu plus que le Smic ne soient pas pénalisés. "J'invite toutes les branches professionnelles et toutes les entreprises qui le peuvent à se mobiliser aussi pour répondre à cette première préoccupation des Français qui est le pouvoir d'achat", a-t-elle déclaré.
Lors de ce déplacement avec la ministre déléguée aux PME, Olivia Grégoire, la Première ministre a également assuré que le "panier anti-inflation" mis en place par la grande distribution avait permis d'éviter une forte hausse des prix. "Grâce au trimestre anti-inflation, avec cet engagement des distributeurs à rogner sur leurs marges pour protéger le pouvoir d'achat, on a pu éviter cette flambée des prix de l'alimentation et des produits d'hygiène", a affirmé la cheffe du gouvernement.
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Une revalorisation en réponse à l'inflation
Elle a également assuré que "pour toutes les enseignes qui se sont engagées dans le trimestre anti-inflation (qui arrive à échéance le 15 juin), sur les produits qui sont dans le panier, les prix ont baissé de 5% en moyenne". Elle a estimé à 7% cette baisse pour le réseau Système U, dont elle visitait l'un des magasins. Ce déplacement intervient après la publication par l'Insee des estimations définitives de l'inflation pour le mois de mars tirée par l'envolée des prix des produits alimentaires, son principal moteur.
Le Smic bénéficie chaque année d'une hausse mécanique au 1er janvier qui tient compte de la hausse des prix pondérée pour les 20% de ménages aux plus faibles revenus. Des revalorisations interviennent aussi en cours d'année dès que l'inflation dépasse les 2%.