Face à la grève qui se prolonge contre la réforme des retraites, comment les entreprises s'organisent-elles pour permettre à leurs salariés de travailler dans les meilleurs conditions ? Invitée vendredi d'Europe 1, Audrey Richard, DRH du groupe UP et vice-présidente de l’Association nationale des directeurs des ressources humaines, explique si le télétravail est notamment possible, les managers doivent être formés "à la gestion des équipes à distance".
Chez UP, détaille Audrey Richard, "on a mis en place un certain nombre de dispositifs comme le télétravail, on a assoupli les horaires, fait évoluer l'organisation du travail, incité les gens à prendre des RTT". Mais, constate-t-elle, après plus d'une semaine de grève, "les personnes commencent à être un peu fatiguées". Cette fatigue, ajoute-t-elle, est physique, avec des gens qui "se lèvent plus tôt et aux temps de transports allongés", mais également morale, avec de "l'agacement", du "stress".
"Le télétravail pendant une semaine, c'est dur"
La situation "n'est pas facile pour les entreprises", martèle Audrey Richard. Et alors que la grève pourrait perturber les fêtes de Noël, "certaines personnes sont déçues", explique-t-elle, prenant l'exemple de salariés n'ayant pas pu participer au repas de Noël de leur entreprise. Sans compter, dit-elle encore, "les impacts financiers" engendrés par l'annulation de nombreux repas au sein des entreprises.
Si, par ces mesures, les entreprises ont su s'adapter, "il ne faut pas en négliger l'impact sur le management", rappelle Audrey Richard. "Le télétravail sur une ou deux journées, c'est bien, mais pendant une semaine, c'est dur", explique la DRH. "Il faut former les managers sur la gestion des équipes à distance, et aujourd'hui, ce n'est pas forcément le cas". "Dans la gestion, c'est différent de gérer du télétravail une journée et de gérer une équipe à distance", dit-elle encore.